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Le lutin Furti-Furton
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Mélusine;1878;Le Lutin Furti - Furton, conte du nord-ouest de la France;c. 150.<br> <br> <br> WEBSTER B. Basque Legends, collected chiefly in the Labourd, by the Rev. Wentworth Webster. With an Essay on the Basque Language, by M. Julien VINSON.<br> London, Walbrook,1877,in-8°de 233 p. Prix : 9 fr. 50c. Cet ouvrage contient, une soixantaine de contes basques, recueillis directement dans la tradition populaire et écrits en anglais. Il doit nécessairement trouver place dans la bibliothèque du mythographe, quoi qu'on puisse reprocher à l'auteur d'avoir fait des théories mythologiques risquées et que les rapprochements avec les autres contes européens soient incomplets. Parmi les contes publiés par M. W. il en est un intitulé: La Fille jolie, mais paresseuse, dont nous avons sous les yeux une intéressante variante. Nous allons la faire connaître à nos lecteurs. Voici d'abord le résumé du conte basque. ==La Fille jolie, mais paresseuse== Un châtelain rencontra un jour une jeune fille tout en larmes. Elle venait d'être battue par sa mère à cause de son incurable paresse. Il l'amena à son château et lui dit que si elle lui cousait sept chemises par jour, il l'épouserait. Comme elle ne savait pas coudre, elle s'assit toute désolée, n'essayant même pas de commencer sa tâche. Une sorcière se présenta, qui lui dit: « Je coudrai pour vous ces chemises, mais à la condition que si, dans un an et un jour, vous ne pouvez répéter mon nom, vous m'appartiendrez ; je m'appelle Marie Kirikitoun ». Elle accepta. Les chemises étant faites, le roi l'épousa, comme il l'avait promis. La nouvelle mariée tomba bientôt dans une tristesse mortelle, en pensant au terme fatal qui s'approchait de jour en jour, car elle avait oublié ou avait peur d'oublier le nom de la sorcière. Une fois, une femme raconta devant elle, qu'elle avait vu une vieille sauter en disant: « Houp! Houp! Marie Kirikitoun! Personnne ne peut se rappeler mon nom.» Aussitôt la jeune châtelaine se dérida, écrivit le nom qu'on venait de lui remettre en mémoire et récompensa richement la femme qui lui avait conté cette histoire. Voici maintenant la variante de ce conte, qui semble avoir été recueillie dans le Nord-Ouest de la France. ==Le Lutin Furti-Furton== Il était une fois un seigneur riche et puissant... Il pouvait faire plusieurs lieues sans sortir de ses domaines, tant ils étaient vastes. Un jour qu'il se promenait dans la campagne, il fut attiré près d'une chaumière d'où semblaient partir des cris douloureux. Il entra: une vieille femme était assise sous le manteau de la cheminée, faisant tourner son rouet. Une jeune fille se tenait à ses côtés, son ouvrage devant elle, et pleurait.<br/> — Qu'avez-vous donc à pleurer de la sorte, la belle enfant ? » dit le seigneur en se montrant tout à coup.<br/> — Ma mère m'a battue, répondit la jeune fille.<br/> — Pourquoi donc ? dit le châtelain en se tournant d'un air sévère vers la vieille femme. <br/> — Hélas! Mon bon seigneur, répondit celle-ci, les yeux pleins de larmes, c'est une méchante fille qui, malgré tout ce que j'ai fait pour elle, ne veut pas travailler, et cependant, sur mes vieux jours, j'ai bien besoin de son aide.<br/> — Est-ce une raison pour la battre.<br/> — Hélas! Non... mais voilà longtemps que je la prêche, que je la prie et elle ne m'écoute pas; alors la patience m'a manqué, et je l'ai frappée.<br/> — Ecoutez, ma pauvre femme, confiez-moi vitre fille, et dans un an, à pareil jour, de paresseuse qu'elle est, je vous la rendrai la meilleure fileuse du pays.<br/> — Grand merci ! Mon bon seigneur, j'accepte ce que vous m'offrez car véritablement je ne savais plus par quel bout la prendre. La jeune fille fut conduite au château, où le riche seigneur la fit placer dans une grande chambre toute remplie de filasse.<br/> — Voilà, lui dit-il, l'ouvrage que je vous donne, et dans un an, à pareil jour, il faut que tout soit filé; et si votre tâche alors n'était pas terminée, je vous le dis, malheur à vous !<br/> La jeune fille se jeta sur un siège, et, à la vue de tout ce qu'elle avait à faire, elle se mit à pleurer. Pendant plusieurs mois, la jeune fille pleura, mais elle ne travaillait pas. Le printemps passa, l'été passa, les feuilles tombèrent des arbres, les premiers froids se firent sentir; elle ne travaillait pas encore! Un jour, il ne lui restait plus que deux mois, elle se rappela ces terribles paroles : « Malheur à vous! »<br/> — Ah! Mon Dieu! s'écria-t-elle avec désespoir, pour faire l'ouvrage d'une année, je n'ai plus que quelques semaines! Bien sûr, il m'arrivera malheur; je suis perdue! Qui viendra à mon secours?<br/> — Moi ! S’écria en paraissant devant elle un petit homme étrange.<br/> Ses cheveux étaient noirs, sa barbe noire, ses yeux noirs; tout en lui était noir, même ses vêtements. La jeune fille eut peur. Elle pensa que c'était le diable et fit un mouvement pour se signer.<br/> — Ne crains rien, je ne te veux point de mal, dit le petit homme; je suis accouru à ton appel. Je me nomme Furti-Furton. Souviens-t'en, et je te confie cette baguette avec laquelle, en moins de rien, tout ton ouvrage sera fait. Dans deux mois, à pareil jour, je viendrai te la réclamer et tu n'auras qu'à me dire : Tiens! Furti-Furfon, voilà ta baguette. C'est tout ce que j’exige de toi, ma belle amie.<br/> — Merci, mon bon monsieur, fit la jeune fille avec reconnaissance. Le petit homme avait déjà disparu. «Furti-Furton, Furti-Furton », disait la prisonnière en se frappant la tête pour y faire entrer ce nom baroque… La baguette avait produit un effet merveilleux; tout l'ouvrage était achevé mais la jeune fille ayant un jour négligé de répéter le nom du petit homme, car elle était très paresseuse et tout effort l’ennuyait, il sortit de sa mémoire. Elle pleura beaucoup, elle se désola, mais que faire ? Dans vingt-quatre heures arrivait l'anniversaire son entrée an château, et ce jour là elle devrait rendre compte de son travail, et, chose bien plus effrayante encore, restituer au nain sa baguette.<br/> — Eh bien! dit le seigneur et paraissant tout à coup devait elle, allons! Je vois que vous avez bien travaillé et demain je pourrai vous rendre votre liberté, après vous avoir, toutefois, donné la récompense que vous avez si bien méritée. Mais pourquoi êtes-vous triste?... Avez-vous donc été malheureuse dans mon château? Quelqu'un vous aurait-il dit de dures paroles ?<br/> La jeune fille ne répondit rien; elle serrait ses mains l'une contre l'autre avec désespoir.<br/> — Voyons, ma belle enfant, dit le seigneur avec bonté, pour vous distraire, je vais, vous conter une singulière histoire.» « Je me promenais à cheval, ce matin, aux alentours de mon château, quand tout à coup des chants bizarres sont venus frapper mon oreille. Me dirigeant alors vers l'endroit d'où partaient ces chants, c'est-à-dire vers une belle prairie verdoyante, j'aperçus une foule de petits nains qui dansaient en rond; ils s'arrêtaient par moments pour frapper des mains en signe de réjouissance, puis ils reprenaient bientôt leur danse, et leur refrain, toujours le même, était celui-ci : :La belle ne sait plus son nom, :Furti-Furtaine! :La belle ne sait plus son nom, :Furti-Furton. Et l'un des nains, qui paraissait être le chef de la bande, redisait d'une voix plus forte: :La belle ne sait plus mon nom, :Furti-Furtaine! :La belle ne sait plus mon nom, :Furti-Furton. Sa barbe était noire, ses cheveux noirs, ses...<br/> — Ah ! s'écria la jeune fille en l'interrompant.<br/> — Quoi donc ?<br/> — Oh ! rien, Monseigneur une pensée singulière... Ah! Merci, d'avoir pris la peine de me distraire. Oui ! C’est bien cela! Furti-Furtaine, Furti-Furton »<br/> Et, pour la première fois depuis deux mois, elle poussa un joyeux éclat de rire. Serait-elle folle, se demanda son visiteur en la quittant, et l'épreuve que je lui ai fait subir n'aurait-elle servi qu'à troubler sa raison. Ah ! Oui, elle était folle, mais folle de joie... « Furti-Furton! Furti-Furton! répétait-elle encore. Oh! Cette fois, je ne l'oublierai pas! » Toute la nuit elle ne cessa d'articuler ce nom ! Et celui qui fût venu la surprendre au milieu de son somme, il eût encore vu ses lèvres s'agiter et murmurer : Furti-Furton ! Le lendemain, quand elle ouvrit les yeux, le petit homme noir était à son chevet. Il se tenait là, debout sur une table, les bras croisés et la regardant d'un air narquois :<br/> « Eh bien! fit-il tout à coup<br/> — Tiens! Furti-Furton, voilà ta baguette.., s'écria la pauvre fille; oui, tu peux l'emporter ta baguette maudite ! Dieu ! M’a-telle fait souffrir ! »<br/> Un regard de fureur fut la seule réponse du petit nain. Un trou se fit soudain dans le plancher, et il disparut en un clin d'œil, laissant après son départ une odeur de soufre. Extr. de la Clef des Champs ou les Enfants parisiens en province, par Mme Marguerite de Belz, in-8° de 279. Paris, s. d.(1). (1) Dans ce même ouvrage, l'auteur a fait entrer un autre conte, provenant du pays de Cornouailles; il y est question d'une jeune fille que son frère a abandonnée dans la forêt, après lui Avoir coupé les deux bras. Il en est puni, car une épine qui lui est entrée dans le pied devient un grand arbre. Sa sœur, après diverses aventures, revient chez son frère et lui enlève l'épine devenue monstrueuse. [[Catégorie : Conte merveilleux ]] [[Catégorie : AT 0500 ]] [[Catégorie:Revue Mélusine]]
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