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Maison-omelette (la)
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'''La maison-omelette'''. ==Texte intégral== Il y avait une fois un pauvre, pauvre bûcheron qui avait une femme et deux enfants, le petit garçon s'appelait Jeannot et la petite fille Margot. Une fois, en automne, alors que le bûcheron avait abattu tout son bois et ne savait plus comment gagner quelque chose, que par dessus le marché la disette régnait dans la contrée, il se mit au lit soucieux et soupirant :<br/> — Femme, dit-il, comment nourrir nos pauvres enfants cet hiver ? nous n'avons rien pour nous-mêmes.<br/> — Sais-tu quoi ? dit la femme, nous donnerons demain à chacun un morceau de pain et les conduirons bien loin dans la forêt pour qu'ils se perdent et ne reviennent plus.<br/> Mais le mari ne voulut pas. Alors la femme se fâcha et dit :<br/> — Fou que tu-es! il ne nous reste qu'à mourir tous les quatre et tu peux préparer les planches du cercueil.<br/> — Eh! bien, je consens, dit, le mari, mais les pauvres enfanta me font pitié. Or, les enfants n'avaient pu dormir à cause de la faim et avaient tout entendu. Et lorsque leurs parents furent endormis, le petit, garçon sauta du lit, mit ses savates, se glissa doucement dehors et chercha, au clair de lune, de jolis cailloux blancs, puis il les noua dans son mouchoir, les cacha sous la paille et dit à sa soeur qui pleurait fort : « Margot, ne pleure pas, nous nous aiderons déjà et le bon Dieu ne nous abandonnera pas non plus. » Et ils s'endormirent. L'aube blanchissait à peine que la mère vint réveiller les enfants et leur dit : « Levez-vous, mes chers enfants, nous voulons aller dans la forêt chercher du bois. » Puis elle mit à chacun un morceau de pain dans la poche et dit : « Vous conserverez cela jusqu'à midi, car vous n'aurez pas autre chose aujourd'hui. » Les enfants sautèrent en bas de leur lit de paille et. le petit garçon chercha ses cailloux et les mit en poche, puis prit sa petite soeur par la main et le père prit sa hache et la mère ferma la porte et tous quatre allèrent dans la forêt. Comme ils eurent marché un bout de chemin et approchaient de la forêt, le petit garçon resta en arrière et il se retournait parfois. Alors la mère le gronda et dit :<br/> — Qu'as-tu donc à te retourner ? lève les pieds, Jeannot, et avance.<br/> — Hé ! petite mère, notre chatte blanche est assise sur le toit et veut me dire adieu.<br/> — Fou, dit la mère, ce n'est pas la chatte blanche, c'est un rayon de soleil qui fait reluire le toit.<br/> Jeannot ne voyait pas non plus la chatte, mais il jetait ses cailloux l'un après l'autre dans le chemin et regardait où ils restaient. Ils arrivèrent dans la forêt, alors le père alluma un grand feu, car il faisait déjà froid, et la mère dit: « Couchez-vous auprès, chers enfants et dormez un peu et quand nous partirons, nous vous réveillerons, nous voulons en attendant, pénétrer plus avant dans la forêt et ramasser du bois. » D'abord les enfants ne voulurent pas s'endormir, mais comme ils entendaient la cognée du père, ils pensaient que leurs parents étaient encore là, enfin la fatigue leur ferma les yeux et le sommeil suivit. La nuit était déjà avancée que la petite fille se réveilla, réveilla son frère et lui dit : « Jeannot, lève-toi, ils sont partis. » Le petit garçon répondit : « N'aie pas peur, Margot, la lune se lève et nous trouverons le chemin. » Alors ils se mirent en route, le frère prit la soeur par la main et ils suivirent la trace des cailloux jusqu'à ce qu'ils fussent hors de la forêt et vissent leur maisonnette; et quand, ils y arrivèrent, ils frappèrent et la mère ouvrit la porte et dit : «Méchants enfants, pourquoi avez-vous dormi si longtemps? Nous avons cru que vous vouliez rester dans la forêt, entrez vite et mettez-vous au lit. » Au bout de quelques jours les pauvres gens n'avaient pas de pain et la mère dit au père, dans la nuit : « Nous sommes à bout de ressources, il faut que les enfants partent demain et si loin qu'ils ne retrouvent plus le chemin de la maison. » Le mari soupira et voulut contredire, mais la femme fit comme la première fois et l'accabla de reproches jusqu'à ce qu'il eût dit oui. Mais les enfants entendirent tout et dès que le père et la mère furent tranquilles et endormis, le petit garçon sauta du lit et voulut chercher des cailloux blancs comme la première fois, mais la mère avait fermé la porte et il ne put sortir. Mais il dit à sa soeur : « Ne pleure pas, Margot, le bon Dieu nous aidera. » Et ils s'endormirent. Et à peine l'aube avait-elle blanchi que la mère les réveilla, leur mit un morceau de pain dans leur sac et dit : « Maintenant venez, chers enfants, nous voulons de nouveau aller en forêt et chercher du bois, mais tenez-vous mieux cette fois. » Alors ils partirent. Le petit garçon se retourna de nouveau et la mère lui dit :<br/> — Jeannot, qu'y a-t-il pour que tu regardes ainsi ? lève donc les pieds et avance.<br/> — Hé ! petite mère, dit Jeannot, notre pigeon blanc est sur le toit et veut nous dire adieu.<br/> — Fou, dit la mère ce n'est pas le pigeon blanc, c'est un rayon de soleil qui fait reluire le toit.<br/> Jeannot n'avait pas vu le pigeon, il avait émietté son pain et l'avait semé dans le chemin du bois. Le père et la mère les conduisirent bien loin dans la forêt, là où ils n'avaient jamais été. Ils allumèrent un grand feu et la mère dit: « Couchez-vous auprès, chers enfants et dormez un peu; quand nous partirons, nous vous appellerons, nous voulons pénétrer plus avant dans la forêt et ramasser du bois. Et lorsqu'ils eurent mangé le morceau de pain que la soeur partagea avec le frère, ils s'endormirent tranquillement, car ils pensaient : s'ils s'en vont, nous n'en trouverons pas moins le chemin. Lorsqu'ils se réveillèrent, il faisait nuit noire et le père et la mère étaient partis. Jeannot consola sa soeur et dit : « Attends, Margot, la lune brille, nous verrons les miettes que j'ai semées et trouverons notre chemin. Mais ils eurent beau aller, ils ne trouvèrent pas les miettes, que les oiseaux de la forêt avaient mangées. Margot se mit à pleurer, mais Jeannot lui dit : « Ne pleure pas, Margot, nous trouverons déjà le chemin. » Mais ils errèrent encore tout le jour suivant, et ne trouvèrent pas le chemin, et ils eurent bien faim et durent la nuit, se coucher sous un arbre pour dormir. Le lendemain ils allèrent de plus en plus loin dans la forêt... tout à coup ils rencontrèrent un oiselet blanc comme neige qui chantait fort bien et voltigeait devant eux. Ils virent de loin comme cet oiselet se posait sur une maisonnette et lorsqu'ils approchèrent, cette maisonnette était de pâte et le toit couvert d'omelettes qui pendaient fort bas. Les enfants allèrent vers la maison et le petit garçon, se haussant sur une pierre, se mit à cueillir de l'omelette et en donna à sa petite soeur. Comme ils mangeaient et cueillaient, il sortit de la maisonnette une douce voix qui dit : :Diri diri dysel, :Qui tire ma maison ? Les enfants répondirent : :Le vent, le vent, :Céleste enfant! Et ils tiraient toujours. Alors parut une petite vieille bossue avec un nez pointu qui balayait presque le sol et elle dit : « Entrez, chers petits, je vous donnerai ce que vous voudrez, vous serez à l'aise si vous restez chez moi. » Ils entrèrent, la petite vieille mit le couvert et leur servit tout ce qu'ils voulurent. Et le soir elle mit chacun dans un lit blanc comme neige. Et Jeannot dit à Margot : « Nous voilà heureux pour le coup! » Mais cette petite vieille était une fort méchante sorcière qui avait bâti la maison-omelette pour attirer les enfants et lorsqu'elle en tenait un, elle l'engraissait et sauf votre permission, le mangeait. Le lendemain matin la méchante sorcière entra doucement et lorsqu'elle vit les deux enfants couchés dans les lits blancs avec leurs visages roses et frais comme des pommes d'api, elle dit : « Cela fera deux bons rôtis, » puis elle prit Jeannot par le pied, le mit dans son tablier et l'enferma dans l'étable aux oies, malgré ses cris déchirants. Margot dormait toujours, car elle était fatiguée d'avoir tant couru. Alors la sorcière revint et dit : « Lève-toi, paresseuse, tu vas cuire et préparer le repas de ton frère, il est à l'engrais dans l'étable aux oies et lorsqu'il sera gras, je le mangerai. » Alors Margot commença à pleurer et à crier et ne voulut pas être consolée, mais rien ne servit et elle dut faire ce que la sorcière voulait. Après quelques jours la sorcière voulut voir si Jeannot était bientôt gras et lui dit de tendre la main; mais il lui tendit un os et la sorcière, qui ne voyait pas bien, crut que c'était la main de Jeannot et trouva qu'il était encore bien maigre. Quelques jours après elle revint et Jeannot n'était pas plus gras, alors elle perdit patience et allant voir Margot, lui dit :<br/> « Cherche de l'eau, paresseuse, demain nous voulons tuer Jeannot pour le manger. »<br/> Ah ! comme la pauvre Margot fondit en larmes! Dans sa peur elle ne savait plus que faire et elle se mit à crier avec désespoir :<br/> « Mon Dieu! mon Dieu! aide-nous, aide-nous.»<br/> Mais la sorcière n'entendit pas de cette oreille et dit :<br/> « Epargne tes plaintes et mets-toi devant le four, je l'ai chauffé pour rôtir Jeannot. »<br/> Et elle poussa Margot vers le four dont on voyait la flamme.<br/> « Voyons, entre, dit la sorcière, et vois s'il est assez chaud pour que nous puissions enfourner. »<br/> « Mais, dit Margot, je ne sais pas comme on fait, montrez-le moi d'abord, je vous imiterai. »<br/> Alors la vieille bête de sorcière grimpa sur le four et Margot la poussa, puis ferma la porte de manière que la sorcière fut réduite à brûler. Margot alla ensuite vers l'étable aux oies et fit sortir Jeannot. Quelle joie! ils n'avaient plus peur, ils entrèrent dans la maisonnette où il y avait beaucoup de caisses remplies d'or et de pierres précieuses et en prirent autant que leurs poches pouvaient en contenir et en mirent même dans leurs mouchoirs. « Décampons! se dirent-ils, pour que nous sortions de la forêt de la sorcière. » Ils se mirent en route et au bout de quelques heures ils furent dehors. Mais ils ne purent aller plus loin, il y avait devant eux une rivière, une rivière qui n'avait pas de pont et sur laquelle on ne voyait nul bateau. Tout à coup parut un canard blanc comme neige qui passait et repassait sur l'eau. Ils se mirent à crier : :Canard, canard, pas de pont sur l'eau! :Prends-nous sur ton dos ! Le canard accosta et prit l'un après l'autre sur son dos. Ils partirent et le chemin leur devint de plus en plus familier jusqu'à ce qu'ils reconnussent leur maison. Ils se mirent à courir et se précipitèrent dans la chambre où le père et la mère étaient assis bien tristement et se faisaient des reproches d'avoir ainsi abandonné leurs pauvres enfants. Ils eurent une grande joie qui s'augmenta encore à la vue de l'or brillant et des pierreries étincelantes qui tombèrent des poches et des mouchoirs des enfants. Et ils vécurent longtemps dans la joie et le plaisir. :L'histoire est finie. :Là court une souris, :Celui qui l'aura prise :S'en fera une casquette grise. ==Note du collecteur== Cf. Grimm, 15. [[Catégorie:Conte merveilleux]] [[Catégorie:Conte de l'ogre dupé]] [[Catégorie:AT 0327A]] [[Catégorie:AT 1121]] [[Catégorie:Contes alsaciens - RTP]]
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