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Barlicoclet
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Conté en patois par Catherine Abus de Ramecourt. ==Texte intégral== Il y avait une fois un homme qui revenait de glaner; mais il n'avait ramassé qu'une peugniette<ref>Petite poignée.</ref> d'épis. C'est pourquoi, lorsqu'il fut rentré chez lui, sa femme le traita de fainéant, de propre-à-rien, et l'agonit tellement d'injures et de sottises qu'il prit le parti d'aller demander à un voisin s'il consentirait à le loger une nuit, lui et sa peugniette a épis.<br/> « Pan ! Pan !<br/> — Qui est-là ?<br/> — Barlicoclet.<br/> — Qu'est-ce que vous voulez, Barlicoclet ?<br/> — Voudriez-vous me loger cette nuit, moi et ma peugniette d'épis ?<br/> — Je veux bien loger vos épis, mais pas vous : il n'y a pas de place.<br/> — Eh bien, logez mes épis. Tenez, les voilà. Quant à moi, j'irai coucher ailleurs ».<br/> Et Barlicolet alla se fourrer dans le las de foin d'un autre voisin. On avait mis les épis sur la drèche<ref>Dressoir, armoire villageoise.</ref>. Mais une poule les vit et les avala. Le lendemain, Barlicoclet revint chercher sa peugniette.<br/> « Bonjour, voisin, je viens reprendre mes épis.<br/> — Vos épis ? Mais cette poule-là les a mangés.<br/> — Allons, allons, rendez-moi ma peugniette d'épis, ou bien donnez-moi la poule en place.<br/> — Ils n'y sont plus, vos épis ; prenez la poule ».<br/> Barlicoclet prend la poule et s'en va dans un autre village buquer a chl' hus<ref>Frapper à la porte.</ref> d'une petite ferme.<br/> « Pan ! Pan !<br/> — Qui est-là ?<br/> — Barlicoclet.<br/> — Qu'est-ce que vous voulez, Barlicoclet ?<br/> — Voulez-vous bien loger cette poule que je viendrai reprendre demain ?<br/> — Ça peut se faire. Mettez-là dans la cour avec les autres ».<br/> Le lendemain, Barlicoclet revient et demande sa poule. On lui répond qu'un cheval a marché dessus et l'a écrasée. « C'est pas tout ça. Je vous ai confié ma poule ; rendez-la moi ou donnez-moi le cheval.<br/> — On ne peut pas vous rendre votre poule : prenez le cheval ». Il emmène le cheval et va buquer à une autre maison.<br/> « Pan ! Pan !<br/> — Qui est-là?<br/> — Barlicoclet.<br/> — Qu'est-ce que vous voulez, Barlicoclet ?<br/> — Vous ne pourriez pas loger mon cheval ? je viendrai le reprendre demain.<br/> — Ça peut se faire. Mettez-le dans l'écurie ».<br/> Le lendemain Barlicoclet vint pour reprendre son cheval. On lui répond :<br/> « On ne peut pas vous le rendre ; notre petite fille l'a laissé se noyer en le menant à l'abreuvoir.<br/> — Eh bien, en ce cas-là, donnez-moi votre petite fille.<br/> — Nous voulons bien. Prenez-là ». Barlicoclet prend donc la petite fille, la met dans sa besace et l'emporte sur son dos. Il va rebuquer à une autre maison.<br/> « Pan ! Pan !<br/> — Qui est-là ?<br/> — Barlicoclet.<br/> — Qu'est-ce que vous voulez, Barlicoclet ?<br/> — Pourriez-vous loger ma besace ici cette nuit ?<br/> — Ça peut se faire. Mettez-là dans ce coin là-bas jusqu'à demain ». Le lendemain, la femme de la maison se mit à faire le pain ; puis elle dit à ses enfants :<br/> « Qui est-ce qui veux que je lui fasse une flamique ?<ref>Morceau de pâte à demi-cuite que l'on fourre de beurre lorsqu'elle est encore chaude.</ref><br/> — Moi ! moi ! répondirent-ils tous ensemble ».<br/> Alors la petite fille qui était dans la besace de Barlicoclet demanda :<br/> « Et moi, marraine, je n'en aurai pas une aussi ?»<br/> Car c'était justement sa marraine, laquelle s'empresse de la retirer de la besace ; elle demande ensuite à son mari ce qu'il faut mettre dans le sac au lieu de la petite fille pour le rendre à Barlicoclet.<br/> Son mari lui répond :<br/> « Nous avons un grand chien, il faut le mettre dans la besace ; puis nous reconduirons la,petite fille chez sa mère ». Comme ainsi fut fait. Barlicoclet vint reprendre sa besace, la chargea sur ses épaules et se remit en route. Chemin faisant, le chien dégrattait continuellement dans son dos avec ses pattes. Barlicoclet lui dit alors :<br/> — Voulez-vous bien rester tranquille, petite polissonne ; tout à l'heure, si vous continuez, je mettrai ma besace à terre et je vous donnerai une bonne clique<ref>Fessée.</ref>.<br/> Le chien continuant de dégratter, Barlicolet mit sa menace à exécution ; il posa sa besace à tarre et l'ouvrit. Mais aussitôt le chien se sauva de toute la vitesse de ses pattes. Et Barlicoclet s'écria :<br/> « Ah ! quel malheur ! ils m'ont attrapé, ces coquins-là ! Ils ont pris ma fille et ils ont mis leur chien à sa place. Pour définir, em' vlo aveuque arien ! »<ref>En fin de compte, me voilà sans rien !</ref> ==Notes== <references/> [[Catégorie:Conte facétieux]] [[Catégorie:AT 1655]] [[Catégorie:Contes du pays de Saint-Pol]] [[Catégorie:Revue des Traditions Populaires, année 1904]]
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