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Loup et le renard (le)
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Ce conte, originaire de Franche-Comté et publié dans la Revue des Traditions Populaires n° 1-8, a été recueilli par V. May. == Texte intégral == Un Loup et un Renard, tous deux bons amis, craignant de ne pouvoir subvenir à leurs besoins pendant la moisson, eurent l'idée de se louer comme journaliers chez un cultivateur du village qu'ils habitaient. Les sachant assez bons ouvriers, on n'hésita pas à les accepter, parce qu'à cette époque de l'année, les travailleurs sont rares. Avant de se mettre à l'ouvrage, les deux compères achetèrent avec leurs économies un pot de beurre fondu, qui devait servir à leur nourriture, mais comme ils n'étaient pas riches, ils convinrent, afin de le faire durer plus longtemps, de n'en manger que le soir après leur journée. Le premier jour de la moisson, ils se mirent résolument à l'oeuvre et ils travaillèrent si bien dès les premières heures, qu'ils émerveillèrent les paysans. Dans la matinée, le Renard leva tout d'un coup la tête et cria très fort :<br/> "Plaît-il ?<br/> — Qu'as-tu? lui demanda le Loup.<br/> — N'as-tu pas entendu, lui dit le Renard, les gens qui passent sur la route m'appeler pour être parrain ?<br/> — Non! mais vas-y, car il ne faut jamais désobliger ceux qui réclament un service. Le Renard y alla, puis revint peu d'instants après, en disant qu'il avait appelé son filleul : ''Entan'' ! Les deux compagnous se remirent au travail. Quelques heures plus tard, le Renard s'écria de nouveau :<br/> "Plaît-il ?<br/> — Qu'y a-t-il encore? demanda le Loup.<br/> — Ce sont les gens là-bas qui me prient d'être parrain de leur enfant.<br/> — Il faut se rendre à leur invitation, dit le Loup. Le Renard ne se fit pas prier deux fois et partit pour le baptême de son nouveau filleul qu'il appela : ''Mitan'' ! Vers le soir, le Renard leva, précipitamment la tête et cria : "Plaît-il ?" avec tant de force, que le Loup laissa tomber sa faucille.<br/> — Voilà encore qu'on m'appelle pour être parrain, dit-il, mais je n'y veux pas aller. Puis il fit mine de se mettre à travailler.<br/> — Rends-toi au désir de ces personnes, puisqu'elles te demandent dit le Loup, qui commençait cependant à trouver étrange que les demandes fussent toujours adressées au Renard et non à lui; il faut toujours obliger son prochain. Le Renard partit en maugréant et revint en jurant qu'il ne se dérangerait plus, et que son filleul avait nom : ''Tout net'' ! Tant que le jour dura, ils travaillèrent, puis ils rentrèrent chez eux exténués de fatigue. Quelle ne fut pas leur surprise, lorsqu'après avoir allumé leur lampe, ils s'aperçurent que leur pot de beurre était vide. Ils s'accusèrent réciproquement d'en avoir mangé le contenu. Le Loup prétendit que le Renard, au lieu d'aller servir de parrain, était venu manger le beurre et que les trois noms qu'il avait donnés aux enfants, indiquaient qu'il avait mangé le beurre en trois fois. Le Renard s'éleva avec force contre cette accusation, et dit au Loup qu'il avait profité de ses absences pour venir manger le pot de beurre. La discussion menaçant de durer longtemps, le Renard proposa la solution suivante, qui, selon lui, ferait découvrir le coupable : le beurre fondu étant doué de qualités diurétiques très prononcées, celui qui aurait mangé le beurre devait avoir les cuisses mouillées le lendemain matin; pour sa peine, on lui casserait le pot sur le dos. Cette proposition fut acceptée et nos deux compères se couchèrent. Le Loup qui avait beaucoup travaillé dans la journée, ne tarda pas à s'endormir profondément; mais le Renard, plus rusé, ne dormit que d'un oeil. Aussi, au milieu de la nuit, ayant un certain besoin à satisfaire, il n'hésita pas à inonder les jambes du Loup, puis il se rendormit. Le lendemain, en s'éveillant, les deux amis se regardèrent et on constata que le Loup avait les cuisses mouillées. Le pauvre diable fit la grimace, mais il fut contraint par la force des choses de reconnaître que ce ne pouvait être que lui qui avait mangé le beurre. Pour le punir de sa gourmandise, le Renard lui cassa le pot sur le dos. [[Catégorie: Conte d'animaux]] [[Catégorie: Revue des Traditions Populaires, année 1886]] [[Catégorie: Franche-Comté]]
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