Voir le texte source

Conté par Joseph FOUCHET, de Bun, par Aucun, en 1898. ==Texte intégral== Pay-paralè<ref>Pay-paralè,litt. : Le père qui fabrique des pelles en bois.</ref> fabriquait alors de petits sabots et de petites pelles près de la fontaine du Cuyelat à Bun. Le loup vint le trouver :<br/> — ''Pay-paralè boulèt- me loudya anet?'' (Pay-paralè, voulez-vous me loger pour la nuit)?<br/> — ''O, mes nou ey que miey pa é miey musturat.'' (Oui, mais je n'ai qu'un demi-pain de seigle et un demi-pain de maïs).<br/> — ''Dap las arrifalhètes qui p'anirèy serca que pouderam depla soupa.'' (Avec les hors-d’œuvre que je vous procurerai nous souperons tout à notre aise), dit le loup.<br/> — Entre donc, seigneur Loup.<br/> Et Pay-paralè entr'ouvrit la porte de sa cabane. L'ours vint après :<br/> — Pay-paralé, voulez-vous me loger pour la nuit?<br/> — Oui, mais je n'ai qu'un demi-pain de seigle et un demi-pain de maïs.<br/> — Avec les hors-d’œuvre que je vous procurerai nous souperons tout à notre aise, dit l'ours.<br/> — Entre donc, seigneur ours.<br/> Et Pay-paralè entrouvrit la porte de sa cabane. Finalement, le renard frappa :<br/> — Pay-paralè, voulez-vous me loger pour la nuit ?<br/> — Oui, mais je n'ai qu'un demi-pain de seigle et un demi-pain de maïs.<br/> — Avec les hors-d’œuvre que je vous procurerai nous souperons tout à notre aise, dit le renard.<br/> Pay-paralè introduisit ses invités dans l'unique pièce de sa cabane et les fit asseoir au coin du feu sur un grand banc. Puis il leur offrit le demi-pain de seigle et le demi-pain de maïs. Comme vous le devinez ils furent engloutis au plus tôt. Le loup, l'ours et le renard allèrent quérir un supplément de provision pour compléter ce diner par trop sommaire. Le loup déroba un mouton.<br/> — Purrut, say, say! Viens, viens, faisait le berger en distribuant du sel aux brebis de la grange.<br/> L'ours prit un veau de lait.<br/> — Marti, lhays! Petit Martin! faisait le vacher en donnant une brassée de regain aux vaches de l'étable.<br/> Le renard enleva une poule.<br/> — Poure, poure, ca-ca-ca! Poulette, poulette ! Faisait la ménagère en appelant ses poules et en leur jetant une poignée de grains d'orge.<br/> Les trois compères prirent leurs précautions pour sauter au cou du mouton, du veau et de la poule avant que ces bêtes innocentes n'eussent eu le temps de digérer le sel, le regain et l'orge. Et ils rejoignirent Pay-paralè :<br/> — Maître, nous vous portons nos hors-d’œuvre. On les mit cuire dans une grande chaudière. Chacun avec la fourchette de ses cinq doigts choisit le meilleur morceau. Et sous la chaleur du foyer tous s'endormirent d'un profond somme. C'est Pay-paralè qui se chargea de leur sonner le réveil. Il leur distribua gratis une volée de coups. Étourdis, ils ne surent que prendre la poudre d'escampette. Le loup dit : ''A you que m'an tirat u cop de masse darrè-t cap, de bel mau que m'en sap!'' (À moi, on m'a frappé avec un marteau derrière la tête et j'en souffre encore !). L'ours dit : ''A you que m'an cremade ère bèrre,de sèt ans nou l'ayrèy la bère!'' (À moi, on m'a brûlé la chevelure et de sept années elle ne poussera pas aussi touffue!) Et le renard : ''Ayou que m'an hicat et bec dère casse toute arrouye en eu è encore que m'en hè pu!'' (À moi, on m'a enfoncé le bec de la casse rougi au feu sous le cul et il me démange encore !) [[Catégorie:Conte d'animaux du Lavedan]]

Revenir à la page Loup, l'ours et le renard (le).