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Mystère de la Trinité (le)
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==Texte intégral== Le curé doyen de Villedieu-les-Poëles cherchait, mais en vain, depuis longtemps à faire comprendre à ses ouailles le mystère de la Sainte Trinité. Ses démonstrations, bien que très claires, ne trouvant point créance devant l'intelligence rebelle de ses paroissiens, il résolut de tenter encore une fois de dissiper le brouillard qui obscurcissait leur cerveau. Or, un dimanche, au prône, on le vit monter en chaire tenant d'une main une fourche et de l'autre un petit paquet. Les Sourdins, habitués à être traités comme des poissons égarés dans un nid de pie, songèrent à décamper; mais leur pasteur les rassura d'un geste. Il leur exposa qu'il était profondément humilié de leur ignorance, et qu'il voulait frapper un grand coup. Il leur présenta alors la fourche en leur faisant remarquer les trois branches.<br/> — Supposez, leur dit-il, que chaque branche soit une des personnes de la Sainte Trinité; cela ne fera qu'une seule personne, de même que ces trois branches ne font qu'une seule fourche. Vous devez parfaitement comprendre mon raisonnement!<br/> — Pas trop, M. le curé, repartit le Président de la fabrique de l'église; les branches ne se tiennent que par une extrémité et cela ne fait pas trois personnes en une même fourche !<br/> — Ah! vous voulez que tout se tienne, repartit le curé, alors j'ai votre affaire ! Et le curé rayonnant, développa le paquet qu'il avait apporté et en retira un morceau de lard. — Voici, mes chers frères, un morceau de viande composé de trois parties : de la couenne, du gras et du maigre. Supposez pour un instant que la couenne représente le Père; que le maigre soit le Fils, et que le gras soit le Saint Esprit, cela n'en sera pas moins un seul morceau de lard. Il en est de même de la sainte Trinité ! Comprenez-vous maintenant ! Tous les Sourdins opinèrent du bonnet. Le curé s'applaudit pendant quelques jours de son homélie; mais à sa grande surprise, il constata que ses ouailles avaient compris de travers. En effet, depuis ce moment, les Sourdins ne mangent plus de lard de peur de dévorer la sainte Trinité ==Note du collecteur== En Haute-Bretagne, on attribue le même sermon au recteur de Cherrueix, près Dol. [[Catégorie:Facéties normandes, contes recueillis à Villedieu-les-Poëles]]
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