Voir le texte source
De Wikicontes.
pour
Sage Élise (la)
Aller à :
Navigation
,
rechercher
==Texte intégral== Il y avait une fois un homme qui avait une fille qui s'appelait Sage Élise ; quand elle fût grande, son père dit qu'elle devait être mariée, et sa mère dit « Oui, à condition de trouver quelqu'un qui y consentira. » Un jour un étranger vînt, son nom était Hans, et il accepta de la prendre en mariage, à condition qu'elle soit vraiment très intelligente.<br/> — Oh, dit, le père, elle a vraiment du plomb dans la cervelle.<br/> — Oui, elle voit le vent passer et elle entend les mouches voler, ajouta la mère.<br/> — Eh bien, dit Hans, si elle n'est pas vraiment très intelligente, je ne la prendrai pas. Tandis qu'ils étaient à table, à la fin du repas, la mère dit « Élise, va donc à la cave pour tirer de la bière. » La Sage Élise décrocha la cruche du mur et descendit à la cave , tout en faisant claquer le couvercle régulièrement pour passer le temps. Une fois arrivée en bas, elle prit une petite chaise qu'elle plaça devant le tonneau pour ne pas avoir à se pencher et ainsi éviter de se faire mal au dos. Puis elle posa la cruche sou le robinet et l'ouvrit et, tandis que la bière s'écoulait, pour éviter que ses yeux ne soient sans occupation, elle se mit à regarder de ci de là et finit par apercevoir, après avoir examiné le plafond en détail, une pioche que les maçons avaient laissée, juste au-dessus de sa tête. La Sage Élise se mit alors à pleurer, en se disant « si j'épouse Hans et si nous avons un enfant, et si, une fois grand, nous l'envoyons chercher de la bière à la cave, cette pioche risquera de lui tomber sur la tête et de le tuer. » Elle resta assise là, à pleurer et à se lamenter en pensant au malheur qui l'attendait. Pendant ce temps, les autres attendaient à boire en haut, en vain. La maîtresse finit par dire à la servante, « descends donc à la cave voir pourquoi Élise ne remonte pas. » La servante descendit, et elle la trouva assise en face du tonneau, pleurant toutes les larmes de son corps.<br/> « Pourquoi pleurez-vous ? demanda la servante.<br/> — Oh, pauvre de moi, répondit-elle, comment pourrais-je ne pas pleurer ? Si j'épouse Hans, et si nous avons un enfant, et si, une fois grand, nous l'envoyons chercher de la bière à la cave, cette pioche risquera de lui tomber sur la tête et de le tuer.<br/> — Notre Élise est décidément très sage, répondit la servante, et elle s'assit immédiatement pour se lamenter du funeste destin. Un peu plus tard, quand tout le monde en haut s'aperçut que la servante tardait à revenir, et comme ils avaient de plus en plus soif, le maître de maison dit à son fils « descends donc à la cave voir ce que font Élise et la servante. » Le garçon s'y est rendu et il y trouva Sage Élise et la servante assises et pleurant ensemble. Il leur demanda alors ce qu'il se passait.<br/> — Oh, pauvre de moi, répondit Élise, comment pourrais-je ne pas pleurer ? Si j'épouse Hans, et si nous avons un enfant, et si, une fois grand, nous l'envoyons chercher de la bière à la cave, cette pioche risquera de lui tomber sur la tête et de le tuer.<br/> — Notre Élise est décidément très sage, dit le garçon en s'asseyant auprès d'elle, et il se mit à pleurer de bon coeur. En haut, tout le monde attendait son retour, mais comme il ne revenait pas, le maître dit à sa femme « descends donc à la cave voir ce que fait Élise. » Alors la maîtresse descendit et les trouva tous les trois en train de se lamenter, et quand elle demanda la cause de ces plaintes, Élise lui expliqua comment son éventuel futur fils pourrait se faire tuer dès qu'il serait en âge de descendre chercher de la bière, la pioche lui tombant sur la tête. Alors la mère s'écria « notre Élise est décidément très sage », et elle s'assit et se mit à pleurer comme les autres. En haut, son mari attendit quelques instants, mais comme sa femme ne revenait pas et comme il avait de plus en plus soif, il dit « je dois descendre à mon tour à la cave pour voir ce qui est arrivé à Élise. » Quand il arriva à la cave, il les trouva tous en train de pleurer, et il apprit que c'était à cause de l'enfant qu'Élise était susceptible d'avoir, et de la possibilité qu'il soit tué par la pioche qui pourrait tombait précisément au moment où l'enfant serait assis juste en-dessous pour tirer de la bière. En entendant cela, il s'exclama « notre Élise est décidément très sage », puis il s'assit et se mit à se lamenter avec les autres. Le futur marié était toujours en haut, seul, et il y resta un long moment. Mais, comme personne ne revenait, il finit par se dire qu'il ferait mieux d'aller voir par lui-même ce qui se passait. Et il les trouva là, tous les cinq, en train de geindre et de pleurer lamentablement, chacun plus fort que les autres.<br/> « Que diable s'est-il passé, demanda-t-il. — Oh, mon cher Hans, répondit Élise, si nous nous marions et si nous avons un enfant, et si, une fois grand, nous l'envoyons chercher de la bière à la cave, cette pioche risquera de lui tomber sur la tête et de le tuer. Alors comment pourrions-nous ne pas pleurer ? — Fort bien, dit Hans. Je ne peux pas imaginer avoir plus de sagesse et de bon sens sous mon toit. Tu es si sage, Élise, que je te veux pour femme. »<br/> Puis, la prenant par la main, il la conduisit en haut de l'escalier, et ils se marièrent sur-le-champ. Peu de temps après le mariage, Hans dit à sa femme :<br/> — Je vais travailler, pour gagner de l'argent ; toi, vas dans le champ pour récolter le maïs, que l'on aie du pain.<br/> — Très bien, je le ferai, cher Hans, répondit-elle. Après qu'Hans fût parti, elle se prépara un délicieux ragoût et le prit avec elle au champ. Quand elle y fût rendue, elle se dit :<br/> — Bien, que faire maintenant ? Vaut-il mieux que je fauche tout de suite, ou bien que je mange ? Bon, je vais d'abord manger.<br/> Puis elle mangea tout son ragoût, et quand elle n'en pût plus prendre une bouchée, elle se dit :<br/> — Bien, que faire maintenant ? Vaut-il mieux que je fauche tout de suite, on bien que je fasse la sieste ? Bon, je vais d'abord faire la sieste.<br/> Puis elle s'allongea au milieu du maïs et s'endormit. Hans rentra et attendit un long moment chez lui. Élise ne revenait pas, alors il pensa "Ma Sage Élise est si travailleuse qu'elle ne pense même pas à rentrer et à manger." Mais comme le soir s'annonçait et And Hans got home, and waited there a long while, and Else did not come, so he said to himself, “My clever Else is so industrious that she never thinks of coming home and eating.” But when evening drew near and still she did not come, Hans set out to see how much corn she had cut; but she had cut no corn at all, but there she was lying in it asleep. Then Hans made haste home, and fetched a bird-net with little bells and threw it over her; and still she went on sleeping. And he ran home again and locked himself in, and sat him down on his bench to work. At last, when it was beginning to grow dark, Clever Else woke, and when she got up and shook herself, the bells jingled at each movement that she made. Then she grew frightened, and began to doubt whether she were really Clever Else or not, and said to herself, “Am I, or am I not?” And, not knowing what answer to make, she stood for a long while considering; at last she thought, “I will go home to Hans and ask him if I am I or not; he is sure to know.” So she ran up to the door of her house, but it was locked; then she knocked at the window, and cried, “Hans, is Else within?” - “Yes,” answered Hans, “she is in.” Then she was in a greater fright than ever, and crying, “Oh dear, then I am not I,” she went to inquire at another door, but the people hearing the jingling of the bells would not open to her, and she could get in nowhere. So she ran away beyond the village, and since then no one has seen her. —
Revenir à la page
Sage Élise (la)
.
Outils personnels
Connexion
Espaces de noms
Page
Discussion
Variantes
Affichages
Lire
Voir la source
Afficher l’historique
Actions
Rechercher
Navigation
Accueil
Communauté
Actualités
Modifications récentes
Page au hasard
Aide
Boîte à outils
Pages liées
Suivi des pages liées
Pages spéciales