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Conté par Marie Labernaize d'Aucun,en 1897. ==Texte intégral== La pluie menaçait et le bouc d'Andriu<ref>Andriu, nom de maison.</ref> qui voulait garder à son pelage tout son brillant s'était abrité dans une grotte. Il attendait patiemment que le temps redevint plus calme. Au plafond de sa nouvelle demeure une goutte se formait et tombait sans discontinuer. Sans nul doute, c'était la pluie du dehors qui perçait la voûte de l'habitation. Vers le soir le bouc s'endormit de bonne heure. Le lendemain la gouttelette se formait comme la veille et tombait. Derrière, le soleil chauffait les sapins des versants et les cailloux qui bordent le lit du Gave. Le bouc l'ignorait parce qu'un rideau de mûriers sauvages fermaient l'entrée de la grotte. Le deuxième soir la faim était déjà entrée dans l'estomac de notre personnage. On aurait dit qu'une souris aux dents aiguisées rongeait sa panse. — Nous n'aurons donc jamais de soleil, faisait le bouc en grattant le sol ? Et la gouttelette se formait au plafond et tombait. Il passa encore une nuit dans la grotte. Le réveil ne se fit pas attendre, le troisième jour le monsieur de la grande barbe chancelait lorsqu'il se souleva de sa couche improvisée. Il se traîna comme il put et voulut du moins respirer un meilleur air. Les touffes de mûres sauvages qui empêchaient la vue furent écartées et la pauvre bête revit la belle clarté du bon Dieu. Il laissa la gouttelette s'écouler paisiblement et il prit pour manger à sa faim les premières herbes qu'il rencontra. ... Depuis lors on a dit : Il ne faut pas attendre, comme le bouc d'Andriu, la dernière goutte de pluie pour quitter la maison où l'on n'est reçu qu'à regret. ==Notes== <references/> [[Catégorie:Conte d'animaux du Lavedan]]

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