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'''Le château sous la mer'''. Cette légende bretonne collectée par J.-M. Comault auprès de M. L. Horset, de Cavan, gendarme à Plancoët, a été publiée dans la ''Revue des Traditions Populaires'' n° 3-2. ==Texte intégral== Il y a bien longtemps, à Saint-Michel-en-Grève, il y avait un jeune homme appelé Scouarn. C'était un très beau garçon qui aimait passionnément une fille du pays. Celle-ci était belle et ses parents qui étaient riches n'avaient point d'autre enfant. Scouarn la demanda en mariage, mais il fut refusé et mis à la porte. Depuis ce moment il ne connut plus de repos, et tous les jours on le voyait à courir la grève de Saint-Michel. On racontait dans le pays qu'un château habité par une belle princesse était retenu au fond de la mer par les malins esprits. La nuit de la Saint-Jean, pendant que l'horloge sonnait les douze coups de minuit, la mer s'ouvrait et le château se montrait aux hommes assez hardis pour aller sur la grève. Si quelqu'un eût pu entrer au château et s'emparer d'une baguette magique qui se trouvait dans l'un des appartements, il serait devenu le maître de la princesse et de ses richesses. Mais s'il ne réussissait pas, c'en était fait de lui, il périssait. Scouarn résolut de tenter l'aventure. La nuit de la Saint-Jean il se rendit sur la grève. Au premier coup de minuit, la mer s'ouvrit et un beau château éclairé par mille lumières lui apparut. Sur le balcon se trouvait une belle princesse qui lui tendait les bras et l'appelait à son secours. Sans hésiter, il courut vers le château. Au moment où il passait le seuil, le sixième coup sonnait. Le difficile c'était de trouver la baguette. La princesse l'appelait de sa voix la plus douce, mais il ne l'écouta pas et il continua ses recherches. Il mettait la main sur la baguette au moment où les vibrations du dernier coup de minuit se faisaient entendre. Avec sa baguette il commanda à la mer de se retirer, et il chassa du château les esprits malins. La princesse fut heureuse d'être sauvée par un si beau garçon. Ils firent de belles noces à ce qu'on assure, et Scouarn, pour remercier la Providence, fît construire une chapelle à Saint-Michel. Cette chapelle existe encore. ==Note du collecteur== Dans ''le Foyer breton'', Souvestre a raconté sous le titre ''Al Lew Dror'', la lieue de grève, une autre légende qui diffère notablement de celle-ci; au lieu d'un château c'est une ville engloutie qui se découvre à la Pentecôte à minuit ; le dénouement en est aussi très différent. [[Catégorie:Légende]] [[Catégorie:Revue des Traditions Populaires, année 1888]] [[Catégorie:Bretagne]]

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