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Loup, les chèvres et le renard (le)
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Conté par Allaman, berger à Arrens , canton d'Aucuns, en 1898. ==Texte intégral== — Je vais vous manger sans poivre ni sel ! Faisait comme entrée en matière le loup qui rencontrait un troupeau de sept chèvres.<br/> — Seigneur, répondaient-elles, épargnez-nous.<br/> — Vous épargner ? Ha, ha ! Ce n'est plus l'heure ni le moment, nous ne mangeons pas depuis huit jours.<br/> — Épargnez-nous, nous sommes mères et nos chevrettes nous attendent.<br/> — Vos chevrettes, dites, où s'abritent-elles pour que je puisse les croquer?<br/> — Seigneur Loup, comment vivront-elles sans nous?<br/> — Je m'en moque!<br/> — Nous vous en supplions, donnez-nous un délai pour que nous puissions élever nos enfants et nous vous reviendrons toutes les sept.<br/> — C'est une chose entendue; dans un an, à pareil jour, je serai ici à vous attendre. Vous aurez à le regretter si vous oubliez votre engagement. L'année s'écoula comme un matin de printemps et pour obéir à l'injonction du maître des bois elles revinrent au lieu indiqué. Elles pleuraient à chaudes larmes. Un renard les vit et allant au-devant d'elles:<br/> — Pourquoi tant vous lamenter comme la Madeleine, dit-il?<br/> — Ecoutez, l'ami. Il y a un an à peine, à pareil jour, le loup nous rencontra et voulut bien nous épargner, mais sous la promesse formelle que nous serions ici aujourd'hui, Seigneur Renard, nous voilà bien malades.<br/> — Je soigne toutes les maladies.<br/> — Vous guéririez la nôtre ?<br/> — Sans doute.<br/> — Et comment vous y prendriez-vous?<br/> — Que vous importe, si vous êtes délivrées de la gueule de mon rival.<br/> — Notre reconnaissance sera éternelle !<br/> — Vous parlez de reconnaissance, je m'y connais, mes petites amies! Rendez un service à l'âne, il vous paiera avec des coups de pied. Moi, je veux être soldé d'avance et goûter à l'instant au lait de votre mamelle.<br/> — A votre aise, Seigneur Renard.<br/> Et le renard se régala de lait tout comme une chevrette. Dès qu'il fut rassasié:<br/> — Il s'agit de se garer du loup, dit-il. Voici mon plan d'attaque, il est très simple. Du bout de votre corne coupez un carré de gazon et fixez-le sur votre front comme une mitre d'évêque.<br/> — Pourquoi faire?<br/> — Exécutez-vous, nous en causerons plus tard.<br/> Les chèvres sans dire mot installèrent chacune un carré de gazon entre leurs cornes, ce qui leur fit une coiffure verte. L'une d'elles exceptée, à qui les cornes n'avaient-pas poussé. Le renard les conduisit ainsi par devant le loup.<br/> — Adieu, compère Loup.<br/> — Adieu, compère Renard.<br/> — Comment se porte ta botte ?<br/> — A peu près comme ma culotte.<br/> — Que racontes-tu de nouveau?<br/> — Pas grand chose. Nous subissons un temps pluvieux, la viande est rare et je ne me rassasie pas tous les jours que je m'assieds à table ? Votre huche à pain est-elle comble, compère?<br/> — Chez nous ça va comme le potage à la fève, tout doucement. Mais pour le quart d'heure, je ne me plaindrai pas ; ne voilà-t-il pas mes sept chèvres que je me réservais l'année dernière ! Mais oui !<br/> — Tu les as vues, Renard?<br/> — Oui, nous avons causé un brin.<br/> — Que portent-elles donc sur la tête. Se couvrent-elles le front d'un béret comme les gardeurs de chèvres?<br/> — Erreur, mon bon. Ce sont les têtes des loups qu'elles ont écorchés ce matin.<br/> — Tu plaisantes?.... et celle qui ne porte rien?<br/> — Elle vient y piquer la tienne !<br/> — Je ne crois pas que je lui en donnerai le temps. Et le loup mit sa queue entre les jambes, serra son estomac vide et s'enfuit au pas de course. [[Catégorie:Conte d'animaux du Lavedan]]
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