Voir le texte source
De Wikicontes.
pour
Mitan d'cô
Aller à :
Navigation
,
rechercher
Le titre signifie ''moitié de coq''. Conté en patois par François Pochot, ménager à Monts-en-Ternois. ==Texte intégral== Il y avait une fois un homme qui avait deux garçons. Il leur a donné un jour à chacun une moitié d'oeuf. L'un d'eux fil cuire sa moitié d'oeuf et la mangea ; mais l'autre prit soin de la sienne et se mit en devoir de la couver. Au bout d'un copon<ref>Espace de temps.</ref> de temps il en sortit une petite Mitan d'cô, qui mangea beaucoup de grain et devint forte bien vile. Un jour, Milan d'cô, en dégrattant un tas de fumier, trouva une bourse de cent écus.<br/> « Prête-moi ces cent écus, lui dit un homme qui passait en ce moment. Je suis le censier du Grand-Herlin, je te les rendrai dans huit jours.<br/> — Je veux bien, lui répondit Mitan d'cô ».<br/> Et elle lui remit les cent écus. Huit jours, quinze jours se passent sans que cette somme lui soit rendue. Finalement, impatientée de ce retard, Milan d'cô se décida à aller réclamer l'argent. Elle se mit donc en route. Chemin faisant, elle rencontra un loup.<br/> « Où vas-tu, Mitan d'cô ?<br/> — Je m'en vais chez le censier du Grand-Herlin, pour réclamer cent écus que je lui ai prêtés. Tu devrais venir avec moi.<br/> — Je veux bien.<br/> — Alors, fourre-toi dans mon cul ». Un peu plus loin, elle rencontra un renard.<br/> « Où vas-tu, Mitan d'cô ?<br/> — Je m'en vais chez le censier du Grand-Herlin, pour réclamer cent écus que je lui ai prêtés. Tu devrais venir avec moi.<br/> — Je veux bien.<br/> — Alors, fourre-toi dans mon cul». Un peu plus loin encore, elle rencontra une rivière.<br/> « Où vas-tu, Mitan d'cô ?<br/> — Je m'en vais chez le censier du Grand-Herlin, pour réclamer cent écus que je lui ai prêtés. Tu devrais venir avec moi.<br/> — Je veux bien.<br/> — Alors, fourre-toi dans mon cul». Encore un peu plus loin, elle rencontra un vô d'échaims<ref>Vol d'abeilles (échaim, abeille).</ref>.<br/> « Où vas-tu, Mitan d'cô ?<br/> — Je m'en vais chez le censier du Grand-Herlin, pour réclamer cent écus que je lui ai prêtés. Voulez-vous venir avec moi ?<br/> — Nous voulons bien.<br/> — Alors, fourrez-vous dans mon cul ». Malgré sa lourde charge, Mitan d'cô arriva bientôt à la cense du Grand-Herlin.<br/> « Bonjour, censier, dit-elle au maître de la maison, je viens chercher les cent écus que tu devais me rendre il y a plus de huit jours.<br/> — Je ne les ai pas aujourd'hui, mais si tu veux passer la nuit dans mon poulailler, je te les remettrai demain.<br/> — Je veux bien ». Mais le poulailler était rempli de codins<ref>Coqs d'Inde, ou dindons.</ref> qui firent mine de se jeter sur Mitan d'cô pour la faire mourir. Celle-ci, toutefois, ne perdit pas la tête ; elle s'écria : :Renard, renard, sors de mon cul, :Où bien Mitan d'cô est perdue ! Le renard sortit aussitôt, étrangla tous les codins et en emporta quelques-uns dans le bois. « Mettez Mitan d'cô dans l'étable à cochons, dit le censier le lendemain malin, en voyant sa petite créancière debout ».<br/> Comme ainsi dit fut fait. Les grosses mahousses<ref>Truies.</ref> se préparaient à dévorer Mitan d'cô, lorsque celle-ci s'écria : :Loup, loup, sors de mon cul, :Où bien Mitan d'cô est perdue ! Le loup eut vite eu fait de mettre à mort les grosses mahousses et d'en manger tout son saoûl. Le censier, en ouvrant la porte de l'étable, fut bien étonné de trouver ses truies mortes et Mitan d'cô debout. Il se mit en colère et fit jeter celle-ci dans le four, qui brûlait pour cuire le pain. Mais la rusée commère s'écria aussitôt : :Rivière, rivière, sors de mon cul, :Où bien Mitan d'cô est perdue ! Et la rivière eut vite eu fait d'éteindre le feu en se répandant dans le four. Le censier furieux prit alors un grand couteau fraîchement aiguisé et voulut égorger la pauvre Mitan d'cô. Mais celle-ci s'écria : :Echaims, êchaims, sortez de mon cul, :Où bien Mitan d'cô est perdue ! À son appel, voilà toutes les abeilles qui sortent et se mettent à faire : Bzz! bzz ! en tourbillonnant autour de la tête du censier. Elles le piquèrent partout et si tellement qu'il en mourut. Mitan d'cô reprit sa bourse et la rapporta à son maître. Ils vécurent ensuite fin heureux. ==Notes== <references/> [[Catégorie:Conte merveilleux]] [[Catégorie:AT 0715]] [[Catégorie:Contes du pays de Saint-Pol]] [[Catégorie:Revue des Traditions Populaires, année 1904]]
Revenir à la page
Mitan d'cô
.
Outils personnels
Connexion
Espaces de noms
Page
Discussion
Variantes
Affichages
Lire
Voir la source
Afficher l’historique
Actions
Rechercher
Navigation
Accueil
Communauté
Actualités
Modifications récentes
Page au hasard
Aide
Boîte à outils
Pages liées
Suivi des pages liées
Pages spéciales