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Conté en patois par Melle Catherine Abus, de Ramecourt. ==Texte intégral== Il y avait une fois une montagne; au pied de cette montagne était une maison; auprès de cette maison se trouvait une fontaine. Dans la maison demeuraient de pauvres gens qui n'avaient qu'un garçon, dont la besogne journalière était d'aller puiser de l'eau à la fontaine avec une cruche de grès. En allant un jour chercher son eau, le petit garçon vit un joli petit poisson, comme il n'en avait jamais vu. En rentrant, il l'a raconté à son père. Et son père lui a dit :<br/> « Eh bien, garçon, il faudra tâcher de l'attraper.<br/> — Mais comment ferai-je pour l'attraper ?<br/> — Tu n'as qu'à mettre du pain dans la cruche, et il y entrera pour le manger ».<br/> Le petit garçon a mis du pain dans sa cruche. Petit poisson l'a aperçu, il est entré dans la cruche et il y a été pris. Petit Poisson savait parler. « Mon petit garçon, dit-il, si tu veux me laisser aller, je te donnerai trois souhaits à faire ». Le petit garçon s'est r'en allé, et il a raconté à son père ce que lui avait proposé Petit Poisson. « C'est une belle affaire », lui dit le père. Là-dessus, il a été consulter sa femme.<br/> « Qu'est-ce que nous allons bien souhaiter? lui demanda-t-il.<br/> « Nous souhaiterons avoir plein notre armoire de louis d'or, plein notre grange de bois et plein notre grenier de blé ». Comme ainsi dit fut fait. Ils étaient tous trois bien contents, vivaient heureux et avaient tout ce qu'il leur fallait, eux qui ne possédaient rien auparavant. Mais par un beau jour, le père du petit garçon dit à celui-ci :<br/> « Tiens, garçon, il faudra voir à essayer de rattraper Petit Poisson.<br/> — Mais, mon père, nous nous trouvons heureux, vous avez tout ce qu'il vous faut : Pourquoi faire rattraper Petit Poisson !<br/> — Si, si, il faut le rattraper. Tu lui demanderas que je sois le bon Dieu, ta mère, la Sainte Vierge, et toi, le petit Jésus ». Là-dessus, le petit garçon s'est mis à pleurer à chaudes larmes. Il ne voulait pas aller à la fontaine ; mais, pressé par son père, il s'est décidé à y aller tout de même. Il a voulu crier : « Petit Poisson ! Petit Poisson ! »<br/> Mais il pleurait si tellement fort qu'il répétait continuellement :<br/> « P'tit... p'tit... p'tit... pois... pois... pois... pois... pois... son !<br/> — Plaît-il ? petit garçon, lui a répondu Petit Poisson, qui l'avait tout de même entendu. Pourquoi pleures-tu si fort ?<br/> — C'est parce... que... que... mon... mon... mon père m'envoie te... demander si tu... tu... tu veux qu'il soit le bon Dieu, ma... ma mère, la Sainte-Vierge, et moi, le petit Jésus.<br/> — Eh bien, mon garçon, lui a répondu Petit Poisson, retourne bien vite à ta maison. Quand tu seras rentré, tu retrouveras ton père et ta mère dans leur ancienne tanière et dans le même état qu'autrefois. Ils étaient suffisamment heureux : ils n'avaient qu'à y rester !» [[Catégorie:Conte merveilleux]] [[Catégorie:AT 0555]] [[Catégorie:Contes du pays de Saint-Pol]] [[Catégorie:Revue des Traditions Populaires, année 1903]]

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