Marmites (les)
De Wikicontes.
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
+ | '''Les marmites'''. | ||
+ | ==Texte intégral== | ||
Nasreddine vint frapper un jour à la porte de sa veille voisine Fatima :<br/> | Nasreddine vint frapper un jour à la porte de sa veille voisine Fatima :<br/> | ||
− | + | — Ma sœur ! Peux-tu me prêter une de tes marmites ? J'en ai besoin pour faire mon repas.<br/> | |
− | + | — Bien sûr, lui dit-elle, je vais te le chercher.<br/> | |
La voisine revint avec une marmite de taille moyenne qu'elle donna à Nasreddine. | La voisine revint avec une marmite de taille moyenne qu'elle donna à Nasreddine. | ||
Le lendemain, Nasreddine posa une petite marmite à l'intérieur de la première et frappa à la porte de sa voisine.<br/> | Le lendemain, Nasreddine posa une petite marmite à l'intérieur de la première et frappa à la porte de sa voisine.<br/> | ||
− | + | — Merci beaucoup, ma sœur. Voilà ta marmite, elle m'a rendu un grand service.<br/> | |
− | + | — Mais, Nasreddine la petite n'est pas à moi !<br/> | |
− | + | — Mais si ! La nuit, ta marmite a accouché d'une petite. C'est sa fille, donc elle te revient de droit.<br/> | |
La voisine se moqua de la crédulité de Nasreddine, mais fut contente de gagner une petite marmite. | La voisine se moqua de la crédulité de Nasreddine, mais fut contente de gagner une petite marmite. | ||
Trois jours plus tard, Nasreddine Hodja frappa à nouveau à la porte de sa voisine.<br/> | Trois jours plus tard, Nasreddine Hodja frappa à nouveau à la porte de sa voisine.<br/> | ||
− | + | — Petite sœur, peux-tu encore me prêter une de tes marmites ?<br/> | |
− | + | — Avec joie, lui répondit-elle. Je m'en vais te prêtr la plus grande et la plus belle.<br/> | |
La voisine espérait, en son for intérieur, récupérer une deuxième belle marmite. Nasreddine prit la grande marmite, remercia sa voisine et rentra chez lui. | La voisine espérait, en son for intérieur, récupérer une deuxième belle marmite. Nasreddine prit la grande marmite, remercia sa voisine et rentra chez lui. | ||
Deux jours passèrent, puis quatre, puis sept, sans aucune nouvelle de Nasreddine. La voisine commença à s'inquièter sérieusement. Elle finit par frapper à la porte de son voisin.<br/> | Deux jours passèrent, puis quatre, puis sept, sans aucune nouvelle de Nasreddine. La voisine commença à s'inquièter sérieusement. Elle finit par frapper à la porte de son voisin.<br/> | ||
− | + | — Petit frère, lui dit-elle, tu as oublié de me rendre ma marmite.<br/> | |
− | + | — Je n'ai point oublié, mais je ne savais pas comment t'annoncer la mauvaise nouvelle. En vérité, alors qu'elle accouchait, ta belle marmite est morte la nuit dans des souffrances abominables.<br/> | |
− | + | — Ne serais-tu pas en train de te moquer de moi, Nasreddine ? Où a-t-on entendu parler de marmite qui meurt ?<br/> | |
− | + | — Malheureusement, voisine, dans la vie, tous ceux qui enfantent meurent un jour. Tu as bien accepté que ta première marmite accouche, il faudra bien admettre maintenant que la seconde est morte. | |
Et le Hodja garda la grande marmite. | Et le Hodja garda la grande marmite. | ||
[[Catégorie:Nasreddine Hodja]] | [[Catégorie:Nasreddine Hodja]] |