Fidèle Jean (le)

De Wikicontes.
Aller à : Navigation, rechercher
(Page créée avec « ==Texte intégral== Il était une fois un vieux roi qui tomba malade. Sentant qu’il allait mourir, il fit appeler le fidèle Jean : c’était son plus cher serviteur, et o... »)
 
 
Ligne 12 : Ligne 12 :
 
— Il est temps que vous connaissiez votre héritage. je vais vous faire voir le palais de votre père.
 
— Il est temps que vous connaissiez votre héritage. je vais vous faire voir le palais de votre père.
  
Il le conduisit partout, de haut en bas, et lui fit voir toutes les richesses qui remplissaient les splendides appartements, en omettant seulement la chambre où était le dangereux portrait. Il avait été placé de telle sorte que, lorsqu’on ouvrait la porte, on l’apercevait aussitôt, et il était si bien fait qu’il semblait vivre et respirer et que rien au monde n’était si beau ni si aimable. Le jeune roi vit bien que le fidèle Jean passait toujours devant cette porte sans l’ouvrir, et il lui demanda pourquoi.<br/>
+
Il le conduisit partout, de haut en bas, et lui fit voir toutes les richesses qui remplissaient les splendides appartements, en omettant seulement la chambre où était le dangereux portrait. Il avait été placé de telle sorte que, lorsqu’on ouvrait la porte, on l’apercevait aussitôt, et il était si bien fait qu’il semblait vivre et respirer et que rien au monde n’était si beau ni si aimable. Le jeune roi vit bien que le fidèle Jean passait toujours devant cette porte sans l’ouvrir, et il lui demanda pourquoi.<br/>
 
— C’est, répondit l’autre, parce qu’il y a dans la chambre quelque chose qui vous ferait peur.<br/>
 
— C’est, répondit l’autre, parce qu’il y a dans la chambre quelque chose qui vous ferait peur.<br/>
 
— J’ai vu tout le château, dit le roi, je veux savoir ce qu’il y a ici.<br/>
 
— J’ai vu tout le château, dit le roi, je veux savoir ce qu’il y a ici.<br/>
Et il voulait l’ouvrir de force.
+
Et il voulait l’ouvrir de force.
  
Le fidèle Jean le retint encore et lui dit :<br/>
+
Le fidèle Jean le retint encore et lui dit :<br/>
 
— J’ai promis à votre père, à son lit de mort, de ne pas vous laisser entrer dans cette chambre : il en pourrait résulter les plus grands malheurs pour vous et pour moi.<br/>
 
— J’ai promis à votre père, à son lit de mort, de ne pas vous laisser entrer dans cette chambre : il en pourrait résulter les plus grands malheurs pour vous et pour moi.<br/>
 
— Le malheur le plus grand, répliqua le roi, c’est que ma curiosité ne soit pas satisfaite. je n’aurai de repos que lorsque mes yeux auront vu. je ne sors pas d’ici que tu ne m’aies ouvert.
 
— Le malheur le plus grand, répliqua le roi, c’est que ma curiosité ne soit pas satisfaite. je n’aurai de repos que lorsque mes yeux auront vu. je ne sors pas d’ici que tu ne m’aies ouvert.
Ligne 23 : Ligne 23 :
 
Le fidèle Jean, voyant qu’il n’y avait plus moyen de s’y refuser, alla, le cœur bien gros et en soupirant beaucoup, chercher la clef au grand trousseau. Quand la porte fut ouverte, il entra le premier, tâchant de cacher le portrait avec son corps ; tout fut inutile : le roi, en se dressant sur la pointe des pieds, l’aperçut par-dessus son épaule. Mais en voyant cette image de jeune fille si belle et si brillante d’or et de pierreries, il tomba sans connaissance sur le parquet. Le fidèle Jean le releva et le porta sur son lit, tout en murmurant :<br/>
 
Le fidèle Jean, voyant qu’il n’y avait plus moyen de s’y refuser, alla, le cœur bien gros et en soupirant beaucoup, chercher la clef au grand trousseau. Quand la porte fut ouverte, il entra le premier, tâchant de cacher le portrait avec son corps ; tout fut inutile : le roi, en se dressant sur la pointe des pieds, l’aperçut par-dessus son épaule. Mais en voyant cette image de jeune fille si belle et si brillante d’or et de pierreries, il tomba sans connaissance sur le parquet. Le fidèle Jean le releva et le porta sur son lit, tout en murmurant :<br/>
 
— Le malheur est fait ; grand Dieu ! qu’allons-nous devenir ?<br/>
 
— Le malheur est fait ; grand Dieu ! qu’allons-nous devenir ?<br/>
Et il lui fit prendre un peu de vin pour le réconforter.
+
Et il lui fit prendre un peu de vin pour le réconforter.
  
 
Le premier mot du roi, quand il revint à lui, fut pour demander quel était ce beau portrait.<br/>
 
Le premier mot du roi, quand il revint à lui, fut pour demander quel était ce beau portrait.<br/>
Ligne 126 : Ligne 126 :
 
Et il raconta à la reine tout ce qui s’était passé. Et ils vécurent tous heureux ensemble jusqu’à la fin.
 
Et il raconta à la reine tout ce qui s’était passé. Et ils vécurent tous heureux ensemble jusqu’à la fin.
 
[[Catégorie:Conte merveilleux]]
 
[[Catégorie:Conte merveilleux]]
[[Catégorie:AT 516]]
+
[[Catégorie:AT 0516]]
 
[[Catégorie:Jacob et Wilhelm Grimm]]
 
[[Catégorie:Jacob et Wilhelm Grimm]]
[[Catégorie:Allemagne]]
 

Version actuelle en date du 18 janvier 2012 à 13:33

Outils personnels
Espaces de noms
Variantes
Actions
Navigation
Boîte à outils