Conte de la mère-grand (le)
De Wikicontes.
(Page créée avec « C'était un femme qui avait fait du pain. Elle dit à sa fille : — Tu vas porter une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ta grand. Voilà la petite fille pa... ») |
|||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
− | C'était un femme qui avait fait du pain. Elle dit à sa fille : | + | C'était un femme qui avait fait du pain. Elle dit à sa fille :<br/> |
− | + | ||
— Tu vas porter une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ta grand. | — Tu vas porter une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ta grand. | ||
− | Voilà la petite fille partie. A la croisée de deux chemins, elle rencontra le bzou qui lui dit : | + | Voilà la petite fille partie. A la croisée de deux chemins, elle rencontra le bzou qui lui dit :<br/> |
− | + | — Où vas-tu ?<br/> | |
− | — Où vas-tu ? | + | — Je porte une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ma grand.<br/> |
− | + | — Quel chemin prends-tu ? dit le bzou, celui des aiguilles ou celui des épingles ?<br/> | |
− | — Je porte une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ma grand. | + | — Celui des aiguilles, dit la petite fille.<br/> |
− | + | ||
− | — Quel chemin prends-tu ? dit le bzou, celui des aiguilles ou celui des épingles ? | + | |
− | + | ||
− | — Celui des aiguilles, dit la petite fille. | + | |
− | + | ||
— Eh bien ! moi, je prends celui des épingles. | — Eh bien ! moi, je prends celui des épingles. | ||
Ligne 18 : | Ligne 12 : | ||
Et le bzou arriva chez la Mère grand, la tua, mit de sa viande dans l'arche et une bouteille de sang sur la bassie. | Et le bzou arriva chez la Mère grand, la tua, mit de sa viande dans l'arche et une bouteille de sang sur la bassie. | ||
− | La petite fille arriva, frappa à la porte. | + | La petite fille arriva, frappa à la porte.<br/> |
− | + | — Pousse la porte, dit le bzou. Elle est barrée avec une paille mouillée.<br/> | |
− | — Pousse la porte, dit le bzou. Elle est barrée avec une paille mouillée. | + | — Bonjour, ma grand, je vous apporte une époigne toute chaude et une bouteille de lait.<br/> |
− | + | ||
− | — Bonjour, ma grand, je vous apporte une époigne toute chaude et une bouteille de lait. | + | |
− | + | ||
— Mets-les dans l'arche, mon enfant. Prends de la viande qui est dedans et une bouteille de vin qui est sur la bassie. | — Mets-les dans l'arche, mon enfant. Prends de la viande qui est dedans et une bouteille de vin qui est sur la bassie. | ||
− | Suivant qu'elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait : | + | Suivant qu'elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait :<br/> |
− | + | — Pue !... Salope !... qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand.<br/> | |
− | — Pue !... Salope !... qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand. | + | — Déshabille-toi, mon enfant, dit le bzou, et viens te coucher vers moi.<br/> |
− | + | — Où faut-il mettre mon tablier ?<br/> | |
− | — Déshabille-toi, mon enfant, dit le bzou, et viens te coucher vers moi. | + | |
− | + | ||
− | — Où faut-il mettre mon tablier ? | + | |
− | + | ||
— Jette-le au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin. | — Jette-le au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin. | ||
Et pour tous les habits, le corset, la robe, le cotillon, les chausses, elle lui demandait où les mettre. Et le loup répondait : « Jette-les au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin. » | Et pour tous les habits, le corset, la robe, le cotillon, les chausses, elle lui demandait où les mettre. Et le loup répondait : « Jette-les au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin. » | ||
− | Quand elle fut couchée, la petite fille dit : | + | Quand elle fut couchée, la petite fille dit :<br/> |
− | + | — Oh, ma grand, que vous êtes poilouse !<br/> | |
− | — Oh, ma grand, que vous êtes poilouse ! | + | — C'est pour mieux me réchauffer, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh ! ma grand, ces grands ongles que vous avez !<br/> | |
− | — C'est pour mieux me réchauffer, mon enfant ! | + | — C'est pour mieux me gratter, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh! ma grand, ces grandes épaules que vous avez !<br/> | |
− | — Oh ! ma grand, ces grands ongles que vous avez ! | + | — C'est pour mieux porter mon fagot de bois, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh ! ma grand, ces grandes oreilles que vous avez !<br/> | |
− | — C'est pour mieux me gratter, mon enfant ! | + | — C'est pour mieux entendre, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh ! ma grand, ces grands trous de nez que vous avez !<br/> | |
− | — Oh! ma grand, ces grandes épaules que vous avez ! | + | — C'est pour mieux priser mon tabac, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh! ma grand, cette grande bouche que vous avez !<br/> | |
− | — C'est pour mieux porter mon fagot de bois, mon enfant ! | + | — C'est pour mieux te manger, mon enfant !<br/> |
− | + | — Oh! ma grand, que j'ai faim d'aller dehors !<br/> | |
− | — Oh ! ma grand, ces grandes oreilles que vous avez ! | + | — Fais au lit mon enfant !<br/> |
− | + | — Au non, ma grand, je veux aller dehors.<br/> | |
− | — C'est pour mieux entendre, mon enfant ! | + | |
− | + | ||
− | — Oh ! ma grand, ces grands trous de nez que vous avez ! | + | |
− | + | ||
− | — C'est pour mieux priser mon tabac, mon enfant ! | + | |
− | + | ||
− | — Oh! ma grand, cette grande bouche que vous avez ! | + | |
− | + | ||
− | — C'est pour mieux te manger, mon enfant ! | + | |
− | + | ||
− | — Oh! ma grand, que j'ai faim d'aller dehors ! | + | |
− | + | ||
− | — Fais au lit mon enfant ! | + | |
− | + | ||
− | — Au non, ma grand, je veux aller dehors. | + | |
− | + | ||
— Bon, mais pas pour longtemps. | — Bon, mais pas pour longtemps. | ||
Le bzou lui attacha un fil de laine au pied et la laissa aller. Quand la petite fut dehors, elle fixa le bout du fil à un prunier de la cour. Le bzou s'impatientait et disait : « Tu fais donc des cordes ? Tu fais donc des cordes ? » Quand il se rendit compte que personne ne lui répondait, il se jeta à bas du lit et vit que la petite était sauvée. Il la poursuivit, mais il arriva à sa maison juste au moment où elle entrait. | Le bzou lui attacha un fil de laine au pied et la laissa aller. Quand la petite fut dehors, elle fixa le bout du fil à un prunier de la cour. Le bzou s'impatientait et disait : « Tu fais donc des cordes ? Tu fais donc des cordes ? » Quand il se rendit compte que personne ne lui répondait, il se jeta à bas du lit et vit que la petite était sauvée. Il la poursuivit, mais il arriva à sa maison juste au moment où elle entrait. | ||
− | + | [[Catégorie:AT 0333]] | |
− | [[Catégorie: AT | + | [[Catégorie:Conte merveilleux]] |
− | [[Catégorie: Conte merveilleux]] | + | [[Catégorie:Achille Millien]] |