Voir le texte source
De Wikicontes.
pour
Âne, le mouton, le coq, le chat et le loup (l')
Aller à :
Navigation
,
rechercher
Conté par Louis CAZAJOUS, berger d'Arrens, par Aucun,en 1897. ==Texte intégral== Un âne qui comme beaucoup d'autres crevait de faim et besoignait au dessus de ses forces voulut un jour s'en aller à travers le monde. Il rencontra d'abord un mouton paissant dans un verger.<br/> — Adieu, compère mouton?<br/> — Adieu, et où vas-tu de ce pas?<br/> — Je vais à travers le monde.<br/> — Quels sont tes projets?<br/> — Je crève de faim chez mon maître, quoi que je peine jour et nuit ; je m'en vais donc en quête d'un meilleur gîte.<br/> — Je puis bien m'en aller aussi, répartit le mouton. C'est demain que mon maître marie son aînée et dès ce soir l'on m'égorge. Ils marchèrent côte à côte et chemin faisant ils rencontrèrent un coq chantant sur un talus.<br/> — Adieu coq!<br/> — Et bonjour les amis, vous partez en voyage?<br/> — Nous allons devant nous en quête d'un meilleur gîte.<br/> — Je puis bien m'en aller aussi, répartit le coq. C'est demain qu'on me saigne. On célèbre au village la fête patronale. Ils marchèrent côte à côte et chemin faisant ils rencontrèrent un chat.<br/> — Adieu, minet, dirent-ils.<br/> — Je vous salue, messieurs, et vous allez?...<br/> — Par le monde, nous changeons de domicile et de ciel. Ces maîtres sont de plus en plus exigeants; aussi nous les quittons sans regret.<br/> — Eh mon Dieu! je puis bien m'en aller aussi, répartit le chat. Hier on découpait un jambon en tranches, j'en pris une par mégarde et, depuis lors, si j'approche seulement de la salle-basse, on me lance après les bûches et les pincettes.<br/> — Viens donc, Minet, viens donc. Nos compères cheminèrent paisiblement toute la journée. Avant la nuit ils pénétrèrent dans un bois. C'est là qu'ils rencontrèrent un loup et sa femme qui avaient allumé un buisson et se chauffaient en plein air,<br/> — Bonjour, dirent les voyageurs.<br/> — Approchez, répartit le loup, et si vous avez froid montrez vos pattes à la flamme.<br/> Ils s'assirent et causèrent pluie et beau temps, voyages et pays. Comme la conversation languissait, le loup, d'un air détaché, approche de sa chère femme et lui dit à l'oreille :<br/> — Nous allons voir nos enfants?<br/> — Si tu veux, répond la louve,<br/> Et, s'adressant aux nouveaux venus, le loup continua :<br/> — Chauffez-vous gaiement, nous revenons tout de suite. Le feu étant plus puissant que la faim, la caravane s'endormit. Le coq, tel le balancier d'une horloge dandinait la tête et frappait de temps en temps les oreilles de l'âne. Celui-ci fut bientôt réveillé par un choc plus fort que les autres; surpris, il secoua son compagnon.<br/> — Ne dors pas, mon garçon, c'est que nous ne sommes pas dans nos parages. Ces deux farceurs qui nous veulent faire croire qu'ils ont des nourrissons sont allés avertir la gente louve de notre présence et l'on va m'écorcher. Quant à toi tu seras cuit à petit feu et noyé dans une sauce quelconque.<br/> Ceci dit, le loup vint seul. L'âne lui parla en ces termes :<br/> — Viens t'asseoir. Où as-tu perdu ta femme? Le loup ne comprit rien à ce langage. Il ne reconnaissait plus l'âne paisible de tout à l'heure. Il ne répondit pas un mot, mais fit un geste d'impatience. Était-ce pour se dégourdir contre le froid ou bien pour montrer à ces pauvres diables qu'il ne les craignait point ? L'âne vit tout de suite de quel côté soufflait la tempête. Il enserra dans ses deux mâchoires la nuque de la bête féroce. De leur côté, le mouton à coups de corne, le coq à coups de bec et le chat jouant de ses griffes, maître Loup se débarrassa à grand peine de ces étreintes, et il alla rejoindre sa louve.<br/> — Tu as vu celui qui porte de longues oreilles, dit-il?<br/> — Oui.<br/> — Quelles excellentes tenailles il a dans ses deux mâchoires pour détacher les clous des sabots !<br/> — Tu as vu celui qui porte une queue très longue?<br/> — Oui.<br/> — Quelles alênes aiguisées il a dans ses griffes pour percer le cuir !<br/> — Tu as vu celui qui a une queue recourbée?<br/> — Oui.<br/> — Quelles fortes tenailles il a dans son bec pour attacher du fil d'archal au groin des porcs !<br/> — Tu sais, celui qui a les cornes en spirale?<br/> — Oui.<br/> — Quel lourd marteau il porte au front pour enfoncer les pieux qui soutiennent les claies ! [[Catégorie:Conte d'animaux du Lavedan]]
Revenir à la page
Âne, le mouton, le coq, le chat et le loup (l')
.
Outils personnels
Connexion
Espaces de noms
Page
Discussion
Variantes
Affichages
Lire
Voir la source
Afficher l’historique
Actions
Rechercher
Navigation
Accueil
Communauté
Actualités
Modifications récentes
Page au hasard
Aide
Boîte à outils
Pages liées
Suivi des pages liées
Pages spéciales