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Berger, l'ours, les chèvres, les juments et la truie (le)
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Conté par Michel TRAPES, berger à Arrens, par Aucun, en 1899. ==Texte intégral== C'était l'heure du dîner. Le berger faisait cuire si pâte de farine de maïs sur un bon feu de ''gabèts'' (rhododendrons). L'ours, qui avait flâné toute la journée sans voir ni brebis ni agneaux, parut sur le seuil de la cabane.<br/> — Que fais-tu là, berger, dit-il?<br/> — Je prépare mon dîner; si tu désires y goûter attends, il sera bientôt prêt. Désires-tu t'asseoir?<br/> — Je suis assez fatigué, en effet.<br/> Et l'ours s'assit. Le berger avait l'un de ses yeux fixés sur la pâte de maïs, de l'autre il observait son invité. Dans le chaudron de cuivre la pâte mi-cuite faisait ''pet pet'', car les grumeaux de farine restaient intacts. L'homme impatienté jeta la palette sur la chevelure de l'ours. Était-ce une façon de le congédier? Toujours est-il que l'échaudé ne demanda pas ses restes. Il prit la fuite et ne s'arrêta que lorsqu'il eut rencontré un troupeau de chèvres, une bonne aubaine, pensa-t-il!<br/> — Soyez avec Dieu, mes commères; que faites-vous là?<br/> — Nous chantons les petites vêpres.<br/> — Ta, ta, ta, c'est fort bien de chanter lorsque le ventre est rond; mais lorsqu'il est vide, non pas ! Le mien sonne creux aujourd'hui, et je vais dévorer vos chevrettes, et si elles ne suffisent pas à mon appétit je dévorerai les mères l'une après l'autre.<br/> Une chèvre des plus âgées ne perd pas la tête devant ces rodomontades. Elle hasarde un mot :<br/> — Dis, l'ours, si tu nous aidais à chanter les petites vêpres. Elles te serviront de prière avant le repas.<br/> — Je le veux bien.<br/> Et il essaya de chanter à leurs côtés de sa bonne grosse voix. Comme il chantait, un bouc perché sur une pierre fondit sur lui et d'un coup de corne l'envoya boire, dans le ruisseau. L'écourté ne demanda pas ses restes, il prit la fuite et ne s'arrêta que lorsqu'il eut rencontré un troupeau de juments qui paissaient en liberté. Encore une bonne aubaine!<br/> — Soyez avec Dieu, mes commères! que faites-vous là ?<br/> — Nous déjeunons.<br/> — Vous déjeunez, et moi j'ai faim! Je dévorerai vos poulains; et s'ils ne suffisent pas à mon appétit, je dévorerai les mères l'une après l'autre.<br/> — Un instant ! repartit l'une d'elles. Le facteur m'a remis une lettre d'un employé de l'État. Elle observe qu'il ne faut pas toucher au bien d'autrui. M'en crois-tu sur parole ?<br/> — Je voudrais bien la lire, cette lettre !<br/> — Approche, je l'ai épinglée sous ma queue. Comme l'ours essayait de découvrir la missive, la jument lève ses deux pieds et couche l'ours sur la pente du pré comme elle aurait fait d'une vieille brebis sans dents. L'écourté ne demanda pas ses restes; tout morfondu, il prit la fuite et ne s'arrêta que lorsqu'il eut rencontré une truie et des cochons de lait. Ils paissaient dans un parc.<br/> — Soyez avec Dieu, commère! que faites-vous là ?<br/> — Nous dînons, et toi?<br/> — Moi, je promène, car j'ai faim. Avant que de longs instants ne s'écoulent, je vais mordre à belles dents la chair de tes cochons; et s'ils ne me suffisent pas, je te dévorerai de même.<br/> — Viens un instant paître avec nous.<br/> La truie l'attira contre un mur où l'herbe avait poussé haute et drue. De sa patte elle prit l'ours par la queue et, le faisant tournoyer comme une pierre dans une fronde, elle le lâcha. L'ours lancé dans les airs tomba dans un creux formé par le lit du gave. Depuis lors on ne sait pas ce qu'il est devenu. [[Catégorie:Conte d'animaux du Lavedan]]
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