Catégorie:Trois contes poitevins

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Cette catégorie regroupe les '''trois contes poitevins''' recueillis par Léon Pineau et réunis par Paul Sébillot dans la ''Revue des Traditions Populaires'' n° 3-5.
 
Cette catégorie regroupe les '''trois contes poitevins''' recueillis par Léon Pineau et réunis par Paul Sébillot dans la ''Revue des Traditions Populaires'' n° 3-5.
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==Note de Paul Sébillot==
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Nous avons choisi, dans la curieuse récolte faite en Poitou par M. Léon Pineau, les trois contes qu'on a lus plus haut, et nous les avons réunis à dessein. Chacun d'eux, en effet, éveille le souvenir de récits publiés, avec une forme littéraire qui atteint parfois la perfection, à la fin du XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe.
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Le début du premier rappelle la Belle et la Bête, le conte plus justement célèbre du recueil de Mme Leprince de Beaumont, avec cette différence que l'héroïne sait que son époux ne sera pas longtemps sous la forme — peu répugnante — de bouc blanc; mais il faut qu'elle ne se laisse pas aller à sa curiosité en visitant les chambres interdites, qui figurent dans un si grand nombre de contes.
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Brusquement le conte rentre dans la donnée de Peau d'Ane, avec le père amoureux de sa fille, les robes astronomiques, etc.; la peau dont se revêt la fugitive n'est plus celle de l'âne aux écus, mais celle d'une ânesse achetée.
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En fuyant elle rencontre des gens qui abattent des noix, des amandes et des noisettes, et elle leur demande à tous (sans qu'elle-même ni eux semblent savoir que ces enveloppes cachent des objets merveilleux), de lui donner un de ces fruits. Devenue gardeuse de dindons, elle casse ces objets et les donne à la mère du bouc blanc (dans la plupart des versions c'est à la femme qu'il a épousée); la troisième nuit, elle est reconnue, puis survient alors un épisode de Peau d'Ane, celui du gâteau (ici c'est un pâté) et de la bague que le héros fait essayer aux demoiselles de la cour, et qui ne va qu'à la gardeuse de dindons.
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Comme on le voit, ce conte présente un mélange singulier et assez mal relié de plusieurs épisodes du Cabinet des fées; il est possible qu'il leur soit emprunté presque en entier : en tous cas, il nous a paru offrir un exemple assez intéressant du travail de marqueterie que font les conteurs quand leur mémoire ne leur rappelle plus bien un conte dont les épisodes se succèdent naturellement sans intercalations parasites, ou bien lorsque, trouvant la trame trop simple, ils veulent l'embellir par des emprunts faits à diverses sources.
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Le second récit est, au début, une variante du Petit Poucet, avec cette différence que ce n'est plus la mère, mais une marâtre qui veut perdre les enfants; du Petit Poucet et de sept frères, il n'en est plus question : il n'y a plus qu'un petit garçon et une petite fille; l'ogre est remplacé par le diable, qui est également anthropophage; les couronnes par des bagues en or, pour les enfants du diable, en genêt pour les petits égarés : le subterfuge est le même; mais les enfants du diable se réveillent et disent à leur père qu'il les mange, et il refuse de les croire.
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Ici se terminent les ressemblances avec le conte de Perrault, le diable poursuit les enfants, comme dans la version auvergnate de Petit Poucet (Revue, t. II, p. 190) la Vierge intervient au lieu des lavandières, et les fait passer la rivière sur un linceul ; le diable tombe à l'eau (épisode mieux motivé que celui du conte auvergnat). Alors on trouve un troisième élément emprunté à la légende de sainte Macrine, populaire en Poitou : c'est le miracle des avoines qui poussent en quelques heures.
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Finon-Finette reproduit assez exactement Finette ou l'Adroite Princesse, que Melle Lhéritier publia en 1696 : au moment de son départ, le père des jeunes filles (qui n'est pas roi) remet deux roses aux aînées et un bâton à la jeune. La rose qui se flétrit nous semble plus ancienne que les quenouilles de verre : on sait que, dans les chansons populaires, l'emblème de la virginité est une rose. A part cela, les deux récits se ressemblent beaucoup, sauf que le similaire de Riche-Cantèle, ayant cru tuer Finon-Finette, se désole mis à mort une femme si subtile et est tout joyeux de la voir ressusciter.
 
[[Catégorie:Conte merveilleux]]
 
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[[Catégorie:Revue des Traditions Populaires, année 1888]]
 
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[[Catégorie:Léon Pineau]]
 
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[[Catégorie:Poitou]]
 
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Version actuelle en date du 26 janvier 2012 à 19:58

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