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Facétie - Brueyre
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Cette facétie, racontée par Loys Brueyre, est issue du n° 1-11 de la Revue des Traditions Populaires. ==Texte intégral== Je me souviens d'avoir entendu, il y a trente ans, aux environs du Puy-en-Vêlais, la facétie suivante que d'ailleurs on rencontre dans d'autres parties de la France, notamment à Martigues. Sept habitants du Puy étaient allés se promener sur la montagne qui domine la ville. Au retour, l'un d'eux demanda avec inquiétude à ses compagnons s'il ne s'était pas égaré quelqu'un.<br/> — Comptons nous! répondit un autre.<br/> Et il se mit à compter ses six compagnons, en s'oubliant.<br/> — L'un de nous a disparu ! s'écria-t-il. Chacun d'eux voulut vérifier le compte. Comme tous procédèrent de la même manière, chacun trouva que la troupe était réduite à six, mais sans pouvoir deviner lequel des sept manquait à l'appel. Eperdus d'inquiétude, ils s'adressèrent à un voyageur qui passait et celui-ci leur répondit :<br/> — Voici une bouse de vache; que chacun de vous y mette un doigt et comptons les trous !<br/> Il s'en trouva sept.<br/> — Vous voyez bien qu'aucun de vous ne s'est égaré, dit le voyageur. Allons boire la bouteille pour nous réjouir ! ==Note du collecteur== Cette facétie se retrouve dans le 10e conte du recueil de facéties anglaises de 1613, très célèbre chez nos voisins sous le nom de The Merry Taies of the Mad Men of Gotham (Joyeuses anecdotes des toques de Gotham.) —Nombre de ces contes ont des similaires dans les facéties du Pogge, dans les cent Nouvelles nouvelles. Gotham est une localité du Nottingamshire dont on a choisi les habitants pour servir de types à une foule d'histoires niaises et de jocrissiades, de même que dans la Grèce antique, on avait choisi comme plastrons les Béotiens et les Paphlagoniens, et en France, sans plus de motifs, les habitants de Carpentras et de Martigues. « Un certain jour, douze hommes de Gotham firent une partie de pêche; les uns entrèrent dans l'eau, les autres restèrent sur la terre ferme, et, quand ils regagnèrent leurs demeures :<br/> — Nous nous sommes terriblement aventurés aujourd'hui; je prie Dieu qu'aucun de nous n'ait été noyé! Eh bien, comptons-nous; nous sommes partis douze.<br/> Et ils se comptèrent, et chacun compta onze, et le douzième ne se comptait jamais lui-même.<br/> — Hélas se dirent-ils, l'un de nous a été noyé! Ils revinrent à la mare où ils avaient péché et recherchèrent à la surface et au fond celui d'entre eux qui s'était noyé, et ils mimèrent une grande lamentation. Vint à passer un voyageur à cheval; et il s'enquit de ce qu'ils cherchaient et de la cause de leur inquiétude.<br/> — Oh! s'écrièrent-ils, nous avons été tantôt pêcher dans la mare, et nous étions douze, et l'un de nous s'est noyé !<br/> — Combien donc êtes-vous, dit l'étranger?<br/> Et l'un répondit :<br/> — Onze ! omettant de se compter lui-même,<br/> — Bon, dit l'étranger, et que me donnez-vous, si je vous trouve tous les douze ?<br/> — Monsieur, répondirent-ils, tout l'argent que nous possédons!<br/> — Donnez-moi l'argent, dit l'étranger. Et il commença par le premier et il lui donna un si fort coup sur l'épaule qu'il en cria :<br/> — Et d'un! Ainsi il fit à chacun, et tous de pousser un cri. Arrivé au dernier il le frappa plus fort et s'écria :<br/> — Voilà mon douzième !<br/> — Dieu vous bénisse! crièrent-ils tous ensemble, pour avoir retrouvé notre camarade ! [[Catégorie: Conte facétieux]] [[Catégorie: Revue des Traditions Populaires, année 1886]] [[Catégorie: Loys Brueyre]] [[Catégorie: Le Puy-en-Velay]]
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