Géant Calabardin et la princesse aux cheveux d'or (le)

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à la tête, et ils ne tardèrent pas à s'endormir, autour du feu.  
 
à la tête, et ils ne tardèrent pas à s'endormir, autour du feu.  
  
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Cependant le Prince ne dormait pas, sur son arbre ; il n'avait pas
 
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perdu un mot de ce que les trois frères s'étaient dit, et profitant de
Cependant le Prince ne dormait pas, sur son arbre ; il n'avait pas  
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leur ivresse et de leur sommeil, il parvint à s'emparer de l'épée,
perdu un mot de ce que les trois frères s'étaient dit, et profitant de  
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leur ivresse et de leur sommeil, il parvint à s'emparer de l'épée,  
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que l'aîné avait suspendue à une branche basse de l'arbre. Quand  
 
que l'aîné avait suspendue à une branche basse de l'arbre. Quand  
il la tint, il dit : «Par la vertu de mon épée, que les trois frères  
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il la tint, il dit : « Par la vertu de mon épée, que les trois frères
soient tués et hachés en menus morceaux!» Et aussitôt l'épée  
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soient tués et hachés en menus morceaux ! » Et aussitôt l'épée
sortit d'elle-même du fourreau et, comme une enragée, elle se mit  
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sortit d'elle-même du fourreau et, comme une enragée, elle se mit
à frapper les dormeurs, à coups si pressés, que, dans un instant,  
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à frapper les dormeurs, à coups si pressés, que, dans un instant,
ils furent réduits en morceaux menus comme chair à pâtée. Le  
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ils furent réduits en morceaux menus comme chair à pâtée. Le
Prince prit alors, avec l'épée, les bottes et la serviette, et partit.  
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Prince prit alors, avec l'épée, les bottes et la serviette, et partit.
  
Grâce à ses bottes, il fit beaucoup de chemin, en peu de temps.  
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Grâce à ses bottes, il fit beaucoup de chemin, en peu de temps.
Il arriva dans une grande plaine, au milieu de laquelle il vit comme  
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Il arriva dans une grande plaine, au milieu de laquelle il vit comme
une immense taupinière. Il alla droit à la butte. Lanière des vents  
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une immense taupinière. Il alla droit à la butte. La mère des vents
était assise sur le sommet, avec la figure ridée comme une vieille  
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était assise sur le sommet, avec la figure ridée comme une vieille
pomme, ses cheveux blancs dénoués et flottants, et sa dent unique  
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pomme, ses cheveux blancs dénoués et flottants, et sa dent unique
et longue qui branlait dans sa mâchoire supérieure.  
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et longue qui branlait dans sa mâchoire supérieure.
  
— Bonjour, grand'mère, lui dit le Prince.  
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— Bonjour, grand'mère, lui dit le Prince.
  
— Bonjour, mon fils, répondit la vieille; de quel pays es-tu?  
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— Bonjour, mon fils, répondit la vieille; de quel pays es-tu ?
  
— De la Basse-Bretagne.  
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— De la Basse-Bretagne.
  
— Ah! oui, je connais ce pays-là, et mes fils y vont souvent ;  
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— Ah! oui, je connais ce pays-là, et mes fils y vont souvent ; mais c'est loin d'ici.
mais c'est loin d'ici.  
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— Auriez-vous la bonté, grand'mère, de me donner l'hospitalité,  
 
— Auriez-vous la bonté, grand'mère, de me donner l'hospitalité,  
pour une nuit seulement?  
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pour une nuit seulement ?
  
— Loger chez moi ! Hélas ! mon pauvre enfant, tu t'adresses  
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— Loger chez moi ! Hélas ! mon pauvre enfant, tu t'adresses
mal; j'ai trois fils, qui sont des gars bien terribles, et je crains...  
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mal; j'ai trois fils, qui sont des gars bien terribles, et je crains...
Mais n'importe, ta mine et tes façons me plaisent, et je te logerai  
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Mais n'importe, ta mine et tes façons me plaisent, et je te logerai
et je te défendrai contre mes fils. Ils arriveront bientôt, avec un  
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et je te défendrai contre mes fils. Ils arriveront bientôt, avec un
vacarme épouvantable, et prêts de mourir de faim, et ils voudront  
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vacarme épouvantable, et prêts de mourir de faim, et ils voudront
f'avaler, tout de suite. Mais, n'aie pas peur, je saurai bien les  
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t'avaler, tout de suite. Mais, n'aie pas peur, je saurai bien les
 
mettre à la raison.  
 
mettre à la raison.  
  
Et la vieille introduisit le Prince dans sa hutte, faite de bran-
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Et la vieille introduisit le Prince dans sa hutte, faite de branchages, à travers lesquels tous les vents pénétraient, en sifflant.  
chages, à travers lesquels tous les vents pénétraient, en sifflant.  
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Puis, elle s'occupa de préparer à manger à ses fils.
Puis, elle s'occupa de préparer à manger à ses fils.  
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Tôt après, arrivèrent ensemble dix grands vents, avec un bruit  
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Tôt après, arrivèrent ensemble dix grands vents, avec un bruit
épouvantable. Les cailloux volaient dans la plaine, les arbres  
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épouvantable. Les cailloux volaient dans la plaine, les arbres
 
craquaient et sifflaient; — c'était effrayant! Ils firent invasion
 
craquaient et sifflaient; — c'était effrayant! Ils firent invasion
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ensemble dans la hutte en criant : « Nous avons faim ! nous avons  
 
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faim, mère ! » Puis, tout-à-coup, un d'eux dit:  
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ensemble dans la hutte en criant : «Nous avons faim ! nous avons  
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faim, mère!!» Puis, tout-à-coup, un d'eux dit:  
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— Je sens odeur de chrétien, et je veux le manger, à l'instant!  
 
— Je sens odeur de chrétien, et je veux le manger, à l'instant!  
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— Je voudrais bien voir, par exemple ! répondit la vieille; manger  
 
— Je voudrais bien voir, par exemple ! répondit la vieille; manger  
 
mon neveu, le fils de mon frère, qui est venu me voir, un si gentil  
 
mon neveu, le fils de mon frère, qui est venu me voir, un si gentil  
garçon !  
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garçon !
  
Et comme ils ne se montraient guère disposés à obéir, elle prit  
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Et comme ils ne se montraient guère disposés à obéir, elle prit
un tronc de jeune ormeau, qu'elle avait déraciné dans son courtil,  
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un tronc de jeune ormeau, qu'elle avait déraciné dans son courtil,
et se mit à corriger ses fils, frappant sans pitié.  
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et se mit à corriger ses fils, frappant sans pitié.
  
— Assez, mère! criaient-ils, assez ! nous ne ferons pas de mal à  
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— Assez, mère! criaient-ils, assez ! nous ne ferons pas de mal à notre cousin !
notre cousin?
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— A la bonne heure! mettez-vous à table, et je vais vous servir à  
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— A la bonne heure! mettez-vous à table, et je vais vous servir à manger.  
manger.  
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Et ils devinrent soumis comme des enfants. Le Prince s'assit à la  
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Et ils devinrent soumis comme des enfants. Le Prince s'assit à la
même table qu'eux; puis, le repas fini, ils se réunirent autour du  
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même table qu'eux; puis, le repas fini, ils se réunirent autour du
feu, pour causer, et les voilà grands amis.  
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feu, pour causer, et les voilà grands amis.
  
— Où vas-tu aussi, cousin? demanda le Vent du Nord.  
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— Où vas-tu aussi, cousin ? demanda le Vent du Nord.  
  
— Je suis à la recherche du château du géant Calabardin.
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— Je suis à la recherche du château du géant Calabardin,
cousin; si vous pouviez m'en donner des nouvelles, vous me  
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cousin ; si vous pouviez m'en donner des nouvelles, vous me
feriez grand plaisir.  
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feriez grand plaisir.
  
— J'arrive de là précisément! Demain, le géant doit se marier  
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— J'arrive de là précisément ! Demain, le géant doit se marier
avec la Princesse aux Cheveux d'Or, et il y aura un festin magni-
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avec la Princesse aux Cheveux d'Or, et il y aura un festin magnifique, et, comme il fait très chaud par là, il faut que je m'y trouve,  
fique, et, comme il fait très chaud par là, il faut que je m'y trouve,  
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pour souffler sur les mets et les refroidir.
pour souffler sur les mets et les refroidir.  
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— Ah ! si vous vouliez m'emmener avec vous, cousin ?  
 
— Ah ! si vous vouliez m'emmener avec vous, cousin ?  
  
— Je le veux bien, si tu peux me suivre.  
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— Je le veux bien, si tu peux me suivre.
  
— Je ferai mon possible ; je marche bien, allez !  
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— Je ferai mon possible ; je marche bien, allez !
  
Le lendemain, le Vent du Nord et le Prince partirent ensemble,  
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Le lendemain, le Vent du Nord et le Prince partirent ensemble,
 
de bonne heure. Le Prince avait mis ses bottes merveilleuses et le  
 
de bonne heure. Le Prince avait mis ses bottes merveilleuses et le  
Vent du Nord avait beau aller vite, il était toujours sur ses  
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Vent du Nord avait beau aller vite, il était toujours sur ses
talons, ce qui l'étonnait beaucoup. Enfin, après avoir traversé  
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talons, ce qui l'étonnait beaucoup. Enfin, après avoir traversé
bien des pays et des mers, ils arrivèrent aussi au château du  
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bien des pays et des mers, ils arrivèrent aussi au château du
géant Calabardin, lequel château, comme je l'ai déjà dit, était sus-
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géant Calabardin, lequel château, comme je l'ai déjà dit, était suspendu au-dessus de la mer Noire, entre le ciel et l'eau.  
pendu au-dessus de la mer Noire, entre le ciel et l'eau.  
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— A présent, dit le Vent du Nord au Prince, je vais te jeter,  
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— A présent, dit le Vent du Nord au Prince, je vais te jeter,
avec un souffle, par dessus les murs, dans le château.  
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avec un souffle, par dessus les murs, dans le château.
  
Et il souffla sur lui, et le porta tout droit dans la chambre de la  
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Et il souffla sur lui, et le porta tout droit dans la chambre de la
Princesse, dont la fenêtre était ouverte.  
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Princesse, dont la fenêtre était ouverte.
  
La Princesse dormait, étendue sur son lit d'or et de soie. Mais  
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La Princesse dormait, étendue sur son lit d'or et de soie. Mais
elle se réveilla, au bruit que le Prince fit en tombant sur le plancher  
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elle se réveilla, au bruit que le Prince fit en tombant sur le plancher
de sa chambre, et se mit à crier au voleur. Ses femmes accoururent  
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de sa chambre, et se mit à crier au voleur. Ses femmes accoururent
et, voyant un étranger dans la chambre de leur maîtresse, elles  
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et, voyant un étranger dans la chambre de leur maîtresse, elles
allèrent avertir le géant. Celui-ci dépêcha douze serviteurs pour  
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allèrent avertir le géant. Celui-ci dépêcha douze serviteurs pour
s'emparer de lui et le jeter en prison. Mais le Prince ne s'en effraya  
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s'emparer de lui et le jeter en prison. Mais le Prince ne s'en effraya
pas. En voyant venir les douze valets, il dégaina son épée et  
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pas. En voyant venir les douze valets, il dégaina son épée et
dit : «Besogne, ma bonne épée ! Qu'ils soient mis en morceanx
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dit : « Besogne, ma bonne épée ! Qu'ils soient mis en morceaux
 
menus comme chair à pâtée ! »  
 
menus comme chair à pâtée ! »  
  
Et l'épée tomba sur eux, comme une enragée, et en un moment  
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Et l'épée tomba sur eux, comme une enragée, et en un moment ce fut fini !  
ce fut fini !  
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Cependant la Princesse avait reconnu son mari. Elle lui témoigna  
 
Cependant la Princesse avait reconnu son mari. Elle lui témoigna  
 
une grande joie de le revoir, et persuadée, après ce qu'elle venait
 
une grande joie de le revoir, et persuadée, après ce qu'elle venait
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REVUE DES TRADITIONS POPULAIRES. 69
 
 
 
de voir, qu'il réussirait à la délivrer encore du géant Calabardin,  
 
de voir, qu'il réussirait à la délivrer encore du géant Calabardin,  
 
elle lui dit :  
 
elle lui dit :  
  
— Ah ! il était grandement temps que vous vinssiez,car j'allais  
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— Ah ! il était grandement temps que vous vinssiez,car j'allais me marier avec lui, aujourd'hui même !  
me marier avec lui, aujourd'hui même !  
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Puis, ils s'entendirent sur les moyens de s'enfuir du château.  
 
Puis, ils s'entendirent sur les moyens de s'enfuir du château.  
  
— Le géant, lui dit-elle, reconnaîtra ton épée, tes bottes et ta  
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— Le géant, lui dit-elle, reconnaîtra ton épée, tes bottes et ta
serviette. Sachant bien que tu n'as rien à craindre de lui, aussi  
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serviette. Sachant bien que tu n'as rien à craindre de lui, aussi
 
longtemps que tu les auras en ta possession, il usera de ruse, pour  
 
longtemps que tu les auras en ta possession, il usera de ruse, pour  
 
tâcher de te les enlever, et te fera bonne mine. Il t'invitera à visiter  
 
tâcher de te les enlever, et te fera bonne mine. Il t'invitera à visiter  
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jamais.  
 
jamais.  
  
En effet, le géant vint vers le Prince, avec un air gracieux, et lui  
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En effet, le géant vint vers le Prince, avec un air gracieux, et lui dit :  
dit:  
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—Bonjour, fils duroi de France ; je suis très honoré de votre visite...  
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—Bonjour, fils du roi de France ; je suis très honoré de votre visite...  
Tiens ! maisje reconnais cette épée, ces bottes et cette serviette  
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Tiens ! mais je reconnais cette épée, ces bottes et cette serviette
que vous portez ! C'est l'épée de mon grand'père, ce sont les bottes  
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que vous portez ! C'est l'épée de mon grand'père, ce sont les bottes
de mon père et la serviette de mon oncle. Quel homme vous êtes,  
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de mon père et la serviette de mon oncle. Quel homme vous êtes,
avec toutes ces merveilles ! Vous n'avez pas votre égal sur la  
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avec toutes ces merveilles ! Vous n'avez pas votre égal sur la
terre ! Mais, venez avec moi à ma chambre des magies, et si vous  
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terre ! Mais, venez avec moi à ma chambre des magies, et si vous
avez des choses merveilleuses, des talismans précieux, je vous en  
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avez des choses merveilleuses, des talismans précieux, je vous en
ferai voir de plus merveilleux encore.  
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ferai voir de plus merveilleux encore.
  
— Non, non ! je ne m'y laisserai pas prendre comme un nigaud,  
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— Non, non ! je ne m'y laisserai pas prendre comme un nigaud, Calabardin.
Calabardin.  
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Et, dégainant aussitôt son épée, il dit : « Besogne, ma bonne  
 
Et, dégainant aussitôt son épée, il dit : « Besogne, ma bonne  
épée ! que le géant Calabardin soit, sur le champ, haché en mor-  
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épée ! que le géant Calabardin soit, sur le champ, haché en mor- ceaux menus comme chair à pâtée ! » Et l'épée se précipita sur  
ceaux menus comme chair à pâtée ! » Et l'épée se précipita sur  
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le géant, comme si elle eût été enragée, et, en un moment, elle l'eut
le géant, comme si elle eût été enragée, et, en un moment, elle l'eut  
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haché en morceaux menus comme chair à pâtée. Puis, le Prince
haché en morceaux menus comme chair à pâtée. Puis, le Prince  
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dispersa les morceaux, à droite, à gauche, dans toutes les directions, pour les empêcher de se rejoindre et de se reconstituer en  
dispersa les morceaux, à droite, à gauche, dans toutes les direc-
+
tions, pour les empêcher de se rejoindre et de se reconstituer en  
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un corps vivant.  
 
un corps vivant.  
  
 
La Princesse dit alors à son libérateur :  
 
La Princesse dit alors à son libérateur :  
  
— Nous voilà enfin délivrés à toujours du méchant géant Cala-
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— Nous voilà enfin délivrés à toujours du méchant géant Calabardin ! Son château, avec tout ce qui s'y trouve, nous appartient,  
bardin ! Son château, avec tout ce qui s'y trouve, nous appartient,  
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et il viendra avec nous dans mon pays. Grâce aux livres du géant,
et il viendra avec nous dans mon pays. Grâce aux livres du géant,  
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qui renferment toute sa magie et sa sorcellerie, nous l'enlèverons facilement.  
qui renferment toute sa magie et sa sorcellerie, nous l'enlèverons  
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facilement.  
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Et ils montèrent tous les deux dans le char de Calabardin, qui  
 
Et ils montèrent tous les deux dans le char de Calabardin, qui  
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suivit par le même chemin.  
 
suivit par le même chemin.  
  
Quand ils arrivèrent au pays de la Princesse aux Cheveux d'Or,  
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Quand ils arrivèrent au pays de la Princesse aux Cheveux d'Or, son père était mort.  
son père était mort.  
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— A présent, dit alors la Princesse au Prince, vous serez roi, à  
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— A présent, dit alors la Princesse au Prince, vous serez roi, à la place de mon père.  
la place de mon père.  
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— Je le veux bien, répondit-il, maisje désire que mes parents as-
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— Je le veux bien, répondit-il, mais je désire que mes parents assistent à mon mariage.  
sistent à mon mariage.  
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Et il alla chercher son père et sa mère, dans son pays, et quand il  
 
Et il alla chercher son père et sa mère, dans son pays, et quand il  
 
revint avec eux, on célébra aussitôt le mariage et, pendant un mois
 
revint avec eux, on célébra aussitôt le mariage et, pendant un mois
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70 REVUE DES TRADITIONS POPULAIRES.
 
 
 
entier, il y eût des fêtes et des festins magnifiques, auxquels furent  
 
entier, il y eût des fêtes et des festins magnifiques, auxquels furent  
 
invités les pauvres comme les riches.  
 
invités les pauvres comme les riches.  
  
Rien ne manquait là,  
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:Rien ne manquait là,  
 
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:Ni massepains ni macarons,  
Ni massepains ni macarons,  
+
:Ni crêpes épaisses ni crêpes fines,  
 
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:Ni bouillie cuite ni bouillie à cuire,  
Ni crêpes épaisses ni crêpes fines,  
+
:Ni bouillie fermentée ni bouillie non fermentée.  
 
+
:Un homme faisait le tour des tables, armé d'une cuiller à pot  
Ni bouillie cuite ni bouillie à cuire,  
+
:Et demandant : — Qui veut de la bouillie par là ?
 
+
:Il y avait là jusqu'à un cochon,
Ni bouillie fermentôe ni bouillie non i'crmentéc.  
+
:Cuit d'un bout, vivant de l'autre.
 
+
:Moi aussi j'étais par là, avec mon bec frais,
Un homme faisait le tour des tables, armé d'une cuiller à pot  
+
:Et, comme j'avais bon appétit, je mordis vite.
 
+
:Mais un grand diable de cuisinier accourut,
Et demandant : — Qui veut de la bouillie par là '!
+
:Et avec ses sabots à bouts pointus
 
+
:Il me donna un coup du pied dans le derrière
Il y avait là jusqu'à un cochon,  
+
:Et me lança sur le sommet de la montagne de Bré,
 
+
:Et si j'en suis revenue,
Cuit d'un bout, vivant de l'autre.  
+
:C'est pour vous conter tout ceci.
 
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Moi aussi j'étais par là, avec mon bec frais,  
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Et, comme j'avais bon appétit, je mordis vite.  
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Mais un grand diable do cuisinier accourut,  
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El avec ses sabots à bouts pointus  
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Il me donna un coup du pied dans le derrière  
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Et me lança sur le sommet do la montagne do Bré,  
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Et si j'en suis revenue,  
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C'est pour vous conter tout ceci (1).
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[[Catégorie: Conte merveilleux]]
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[[Catégorie: RTP 1-3]]
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[[Catégorie: François-Marie Luzel]]
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[[Catégorie: Marguerite Philippe]]

Version du 4 janvier 2012 à 13:15

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